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Les partisans de Moussavi ne se résignent pas

La contestation continue en Iran après l'annonce de la réélection du président Ahmadinejad. Près de 200 personnes ont été interpellées lors d'émeutes dans la capitale ce week-end. Aujourd'hui encore, plusieurs centaines de milliers de partisans de Moussavi ont envahi l'avenue Azadi, l'une des principales artères de Téhéran, pour demander l'annulation de cette élection qu'ils estiment truquée. Une crise politique qui dépasse les frontières iraniennes...
Article rédigé par franceinfo
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Coupure du principal réseau téléphone mobile du pays, interdiction des rassemblements des partisans de Moussavi, arrestations,... Depuis deux jours, les autorités iraniennes tentent de reprendre le contrôle. Mais les partisans de Mir Hossein Moussavi ne semblent pas résignés. Malgré le véto du ministère de l'Intérieur, c'est par centaines de milliers qu'ils sont descendus dans les rues de Téhéran cet après-midi encore. Certains se sont heurtés à des fidèles du président, à moto et munis de bâtons, indique par ailleurs un correspondant de Reuters. Une manifestation à laquelle s'est joint l'ex-président réformateur iranien Mohammad Khatami.

" Moussavi et moi, nous irons jusqu'au bout ", a déclaré aujourd'hui Zahra Rahnevard, qui a fait campagne aux cotés de son époux pour l'élection du 12 juin. Rival malheureux d'Ahmadinejad, Mir Hossein Moussavi continue à contester le résultat de ces élections, tout en appelant au calme. "Aujourd'hui, j'ai présenté officiellement au Conseil des gardiens une demande visant à faire annuler les résultats de l'élection présidentielle ", a indiqué l'ancien Premier ministre sur son site internet. "J'invite les Iraniens à poursuivre leurs manifestations à l'échelon national de manière pacifique et conforme à la loi", poursuit-il.

Partout dans le monde des voix se font entendre pour condamner la répression en Iran. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a notamment déclaré à la presse que "la volonté véritable du
peuple devait être pleinement respectée" en Iran.
_ Les ministres européens des Affaires Etrangères se sont eux réunis ce matin à Luxembourg. Les Etats membres de l'UE devraient appeler aujourd’hui Téhéran à clarifier les conditions de la réélection d’Ahmadinejad. "Il y a besoin de clarifier la situation et d'exprimer notre préoccupation sur le fait qu'un secteur de la population ne peut pas exprimer ses opinions", a annoncé le chef de la diplomatie espagnole.

En France, la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme demande aux autorités iraniennes de " faire preuve de prudence et de mesure vis à vis des manifestants ", écrit Rama Yade dans un communiqué.

Le président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad maintient qu'il a remporté le scrutin de vendredi, en obtenant près de 63% des voix. Son principal opposant, le réformateur Mir Houssein Moussavi n’a obtenu que 33% des suffrages et demande l'annulation de cette élection, qu’il juge truquée. Depuis, des milliers de ses partisans manifestent, s’opposant aux forces de l’ordre. Jamais Téhéran n’avait connu pareil soulèvement depuis les manifestations étudiantes de 1999.

Le guide suprême de la Révolution, Ali Khamenei, a ordonné aujourd’hui l'ouverture d'une enquête sur les accusations de fraude électorale qui pèsent sur le scrutin présidentiel, a annoncé la télévision d'Etat iranienne.

Cécile Mimaut, avec agences.

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