Les forces de sécurité ont tué 44 personnes vendredi selon un nouveau bilan etabli par un militant des droits de l'Homme
Des milliers de militants pro-démocratie sont descendus dans les rues de plusieurs villes syriennes vendredi y compris près d'Alep et à Damas, en dépit de la répression du régime de Bachar al-Assad.
Selon des témoins, les forces de sécurité ont tiré dans la foule à Banias, à Homs et à Sanamein, au sud de Damas.
Les restrictions imposées aux médias étrangers par le régime de Bachar al-Assad empêchent cependant toute vérification indépendante.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme a rapporté que de nombreux hommes ont marché torse nu à Banias pour montrer qu'ils n'étaient pas armés, contrairement aux accusations du régime. Les manifestants - hommes, femmes et enfants - scandaient des slogans hostiles au régime et en faveur des libertés, réclamant notamment la levée du siège de villes syriennes, selon la même source.
Des manifestations avaient lieu également à Rokn el-Deen, dans la capitale, et à Douma, non loin de là, de même qu'à Hama et Jableh (sur la côte), Qamishli (près du Kurdistan irakien et de la Turquie) et d'autres villages du nord-est.
L'opposition syrienne avait appelé la population à descendre dans les rues après la prière de ce Vendredi de la Liberté, Azadi.
Condamnation de la communauté internationale
Les autorités syriennes sont accusées de réprimer dans le sang les manifestations qui secouent le pays depuis le 15 mars. Selon des ONG et l'ONU, la répression a fait au moins 850 morts et entraîné plus de 8.000 arrestations depuis cette date.
Ces violences ont poussé des milliers de Syriens à prendre le chemin de l'exode. Les autorités libanaises estiment qu'au total environ 4.000 civils - surtout des femmes et des enfants - sont passés au Liban récemment, a indiqué vendredi à Genève un porte-parole du Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés.
Les Etats-Unis ont haussé le ton cette semaine. "Le peuple syrien a montré son courage en exigeant une transition vers la démocratie", a déclaré le président américain Barack Obama dans un discours sur les révoltes arabes, au lendemain de l'annonce de sanctions américaines visant le président Assad et six de ses proches collaborateurs. "Le président Assad est maintenant face à un choix. Il peut diriger la transition, ou s'écarter", a-t-il estimé.
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