Les avions de combat occidentaux ont pilonné des objectifs en Libye dans la nuit de mercredi à jeudi, et jeudi matin
Les appareils français ont bombardé une base aérienne située dans les terres, à 250 km au sud des côtes libyennes, là où se déroulent les combats.
Les raids de la coalition ont fait "environ 100 morts" parmi les civils en Libye depuis le début de son offensive, selon un bilan provisoire donné jeudi par Moussa Ibrahim, un porte parole du régime.
Mercredi soir et jeudi matin, des raids occidentaux ont aussi visé la ville de Sebha, à 750 km au sud de Tripoli, fief de la tribu de Guededfa dont Kadhafi est membre, a indiqué à l'AFP un habitant.
"Les raids ont commencé à partir de 2H00 (0H00 GMT). Nous avons entendu des avions et des tirs de batteries aériennes puis plusieurs explosions", a indiqué cet habitant sous couvert de l'anonymat. "Les tirs et les raids ont repris à 4H00 GMT et ne se sont arrêtés qu'à 5H00 GMT", a-t-il ajouté sans pouvoir préciser quels étaient les sites visés par la coalition.
Plusieurs sites militaires sont situés dans la ville de Sebha, base arrière du régime, où se trouvent les tribus armées les plus fidèles, jusqu'ici, au colonel Kadhafi.
Par ailleurs, un chasseur français a abattu jeudi un avion militaire libyen ne respectant pas la zone d'exclusion alors qu'il venait d'atterrir sur sur une base de Misrata, troisième ville libyenne, a indiqué l'état-major des armées à Paris, confirmant une information d'un responsable américain.
Pour Juppé, "l'étau se resserre"
Selon le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, interrogé sur RTL, "l'étau s'est desserré, l'offensive de Kadhafi s'est arrêtée (...) Je pense qu'on peut dire de ce point de vue qu'un premier succès a été remporté."
Les opérations militaires, qui ont déjà permis de neutraliser les défenses anti-aériennes et l'aviation, continueront "le temps nécessaire" avec de nouvelles frappes aériennes, a poursuivi le chef de la diplomatie française. "Ca peut être long mais nous ne voulons pas nous enliser". "Ca n'est pas l'Afghanistan, ça n'est pas l'Irak", a-t-il ajouté.
Incertitudes autour de Tripoli
Jeudi matin, des tirs de la défense anti-aérienne et de fortes détonations ont par ailleurs été entendus à Tripoli, au 6e jour de l'offensive de la coalition internationale.
Les DCA (systèmes de défense anti-aériens) sont entrés en action à 5h30 (heure française) et plusieurs fortes explosions ont ensuite retenti, selon un journaliste de l'AFP. L'agence officielle libyenne Jana a indiqué de son côté que les raids de la coalition internationale sur la banlieue est de Tripoli mercredi soir avaient "visé un quartier résidentiel", faisant un "nombre important de morts parmi les civils".
Sur le plan médiatique, le gouvernement libyen, qui continue son offensive en termes de communication, a conduit jeudi des journalistes dans un hôpital de Tripoli pour leur montrer les cadavres de 18 soldats et civils qui ont, selon lui, été tués dans des frappes aériennes occidentales au cours de la nuit qui avait précédé.
Les responsables de Tripoli accusent les forces occidentales d'avoir tué des dizaines de civils depuis le début des raids samedi. L'armée américaine dément que des civils aient péri dans les attaques.
Misrata, ville rebelle toujours disputée
Profitant de l'obscurité, les chars sont revenus mercredi soir près du principal hôpital de Misrata, à 200 km à l'est de Tripoli, et ont bombardé le secteur selon des habitants et des insurgés.
Des tireurs embusqués pro-Kadhafi se trouvaient également dans la ville et continuaient de semer la terreur, ont déclaré des habitants. Un porte-parole des insurgés a déclaré que les snipers avaient tué 16 personnes, sans que ces informations fussent vérifiables.
Bilan des frappes aériennes
Un officier de l'armée américaine a déclaré que la coalition avait rempli son objectif d'imposer une zone d'exclusion aérienne au-dessus des régions côtières du pays et s'en prenait aux blindés des forces kadhafistes. Il a fait état de 175 sorties en 24 heures, dont 113 pour les avions américains.
Pendant que les combats faisaient rage, les Etats membres de l'Otan ne sont pas parvenus à un accord pour prendre la direction des opérations militaires à la place des Etats-Unis, en raison des réserves turques, selon des diplomates.
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