Législatives au Liban : le front anti-syrien donné gagnant
Les Libanais se sont rendus en masse aux urnes. A quatre heures de la fermeture des bureaux de vote (16h GMT), le ministre de l'Intérieur Ziad Baroud annonçait que le taux de participation atteignait déjà 40%, ce qui laissait penser que les 45% enregistrés en 2005 seraient dépassés.
De longues files d'attente se sont formées devant de nombreux bureaux de vote de Beyrouth. Certains électeurs ont dit avoir attendu plus de deux heures pour participer à des élections annoncées comme serrées
La bataille se jouait en effet sur quelques sièges et mettait aux prises la minorité parlementaire menée par le Hezbollah chiite et soutenue par la Syrie et la majorité sortante conduite par le parti sunnite de Saad Hariri, appuyée par l'Occident.
A demi-mot, le Hezbollah et ses alliés pro-syriens ont reconnu ce soir leur défaite.
Ces élections, les premières à être organisées sur une seule journée, ont été supervisées par quelque 2.200 observateurs nationaux et 250 observateurs internationaux du Centre Carter et de l'Union européenne. Quelque 30.000 soldats et policiers ont été déployés dans les 5.200 bureaux de vote et 20.000 de leurs collègues ont pris position sur le reste du territoire pour parer à tout incident.
Les Libanais ont choisi 128 députés parmi 587 candidats, répartis à parité entre chrétiens et musulmans pour un mandat de quatre ans. Chaque communauté religieuse se voit attribuer un nombre de sièges dans 26 circonscriptions en fonction de son poids démographique. Les députés sont élus à la majorité simple. Le vote aidera à déterminer si ce petit pays méditerranéen, qui partage des frontières avec la Syrie et Israël, continuera à se tourner vers l'Occident ou davantage vers l'Iran.
D'après les sondages, la bataille est très serrée, avec seulement deux ou trois sièges de plus pour le vainqueur. Mais quel que soit le résultat, il ne devrait pas changer la face du Liban.
Le pays connaît une accalmie depuis la mi-2008 après des années marquées par des assassinats politiques, dont celui de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, une guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, des combats entre l'armée et des islamistes en 2007, une crise politique aiguë et des heurts intercommunautaires en 2008.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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