Le roi saoudien reçu pour la première fois au Vatican

Le gardien des lieux saints de l’islam aux côtés du représentant de tous les catholiques… L’image est forte. D’autant plus forte que le Saint-Siège et l’Arabie saoudite n’entretiennent pas pour l’instant de relations diplomatiques. La rencontre a donc été qualifiée par certains d'historique.

Pendant plus d'une demi-heure, les deux hommes ont évoqué le sort de la minorité chrétienne dans le royaume wahhabite. Un million environ de catholiques, des immigrants pour la plupart, vivent en Arabie saoudite, où il ne sont pas autorisés à pratiquer publiquement leur religion ni à arborer des signes extérieurs de leur foi.

Dans un communiqué, le Vatican affirme que l'entretien a également porté sur la nécessité pour les chrétiens, juifs et musulmans d'oeuvrer ensemble à "une solution durable" aux conflits du Moyen-Orient avec une mention toute particulière pour le conflit israélo-palestinien.

Cette visite intervient dans un contexte d'apaisement des relations entre le Vatican et le monde musulman après la crise provoquée en septembre 2006 par le "discours de Ratisbonne" de Benoît XVI semblant assimiler islam et violence.

Plusieurs hauts-dignitaires religieux saoudiens figurent parmi les 138 intellectuels ou responsables musulmans signataires d'un appel au dialogue. Publié le 11 septembre à l'occasion de la fin du ramadan, cet appel a été jugé positif et encourageant par le Vatican.

Le roi Abdallah a accompli la semaine dernière une visite d'Etat de trois jours au Royaume-Uni, la première d'un monarque saoudien depuis vingt ans, provoquant une polémique sur la situation des droits de l'homme et la corruption dans le royaume wahhabite. Il doit ensuite se rendre en Allemagne et en Turquie.