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Le président Ali Abdallah Saleh et son premier ministre A.Moujawar ont été blessés vendredi par des tirs sur le palais

Le président Ali Abdallah Saleh a déclaré que l'attaque du palais présidentiel a fait 7 morts dans un discours dont seul le son a été diffusé par la télévision publique.Les Etats-Unis ont réclamé vendredi un cessez-le-feu "immédiat" au Yémen.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Le président yéménite, Ali Abdallah Saleh, à l'Elysée, à Paris, le 12 octobre 2010. (AFP)

Le président Ali Abdallah Saleh a déclaré que l'attaque du palais présidentiel a fait 7 morts dans un discours dont seul le son a été diffusé par la télévision publique.

Les Etats-Unis ont réclamé vendredi un cessez-le-feu "immédiat" au Yémen.

La télévision officielle yéménite a diffusé vendredi soir un bref message audio du président Ali Abdallah Saleh dans lequel il affirme se porter bien. Une attaque aux obus a eu lieu contre la mosquée du Palais présidentiel à Sanaa.

Après une brève accalmie à l'aube, la capitale yéménite a été le théâtre des affrontements les plus violents depuis la crise provoquée par le refus de M. Saleh de signer l'accord de transition politique proposé par les monarchies du Golfe.

Au moins deux obus sont tombés sur le palais présidentiel alors que les combats s'étendaient à la plus grande partie de la ville. Ils ont touché la mosquée du palais présidentiel au moment de la prière hebdomadaire du vendredi, selon une source au sein des services de sécurité. Outre les tués, plusieurs personnes ont été blessées: le Président Saleh, le Premier ministre, son adjoint, le président du parlement et l'imam de la mosquée.

Lui-même "légèrement touché à l'arrière de la tête" lors de l'attaque, le président Saleh "se porte bien" et doit donner une conférence de presse dans "les prochaines heures", ont annoncé le gouvernement et la télévision d'Etat.

Le président du Parlement qui a été blessé a accusé le puissant chef de la tribu des Hached, cheikh Sadek al-Ahmar, en guerre contre les forces gouvernementales, d'être responsable des tirs. "Les al-Ahmar ont franchi toutes les lignes rouges" et "se retrouvent désormais dans une situation difficile", a-t-il dit.

Des combats acharnés se poursuivaient vendredi dans la capitale yéménite dont les habitants restaient à couvert chez eux tandis que la ville était secouée par des explosions.

Les forces loyalistes ont répliqué au bombardement du palais en pilonnant les résidences des chefs tribaux du Hached, a-t-on appris de source proche des services de sécurité.

A Taëz (sud), ville à la pointe de la contestation contre le régime yéménite, quatre militaires et deux manifestants ont été tués dans des affrontements, selon des sources de sécurité.

L'UE va coordonner l'évacuation de ses citoyens du Yémen
L'Union européenne
a activé vendredi un mécanisme visant à aider et à coordonner l'évacuation de ses citoyens résidant au Yémen et voulant partir en raison des violences dans le pays, a annoncé sa chef de la diplomatie Catherine Ashton.

Paris a réclamé à nouveau le départ du président Saleh et demandé aux Français encore sur place de quitter le Yémen sans délai. Londres a lancé un nouvel appel à ses ressortissants, leur demandant instamment de quitter le Yémen sans délai, au vu de "l'escalade de la violence" dans ce pays.

Les Etats-Unis demandent un cessez-le-feu

Les Etats-Unis, qui ont condamné le bombardement du palais présidentiel, ont réclamé vendredi un cessez-le-feu "immédiat" au Yémen, condamnant la violence "absurde" et appelant à nouveau le président Ali Abdallah Saleh à entendre les appels réclamant son départ.

"Toutes les parties doivent mettre fin aux attaques et éviter une poursuite de l'escalade" des affrontements armés, a indiqué Mark Toner, porte-parole de la diplomatie américaine.

Les affrontements entre miliciens tribaux et les troupes loyalistes cette semaine ont fait basculer le pays dans la guerre civile à Sanaa et dans d'autres régions du pays.

Les affrontements, qui ont fait au moins 155 morts depuis dix jours, opposent les forces gouvernementales aux combattants de l'opposition, rejoints par des chefs tribaux, qui réclament le départ du président Saleh au pouvoir depuis près de trente-trois ans.

Depuis le début des troubles en janvier, les heurts ont fait environ 370 morts.

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