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Le Liban n'a plus de président

Le mandat du président Emile Lahoud a expiré dans la nuit de vendredi à samedi. Faute d'accord pour désigner son successeur, il a confié à l'armée la responsabilité de la sécurité du pays.
Article rédigé par franceinfo
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Fouad Siniora se veut rassurant. Le Premier ministre libanais tente de calmer les inquiétudes sur la vacance du pouvoir qui plonge encore un peu plus le pays dans la crise politique. Il promet de travailler pour qu'une personnalité de compromis puisse être élu dès que possible. Mais en attendant que la situation évolue, le Liban s'est bel et bien réveillé samedi matin sans président.

Vendredi, la séance du parlement destinée à élire le président libanais, boycottée par l'opposition, a été reportée au 30 novembre pour laisser le temps de "consultations supplémentaires", selon le président du Parlement libanais Nabih Berri.
_ Dans la soirée, à quelques heures de l'expiration de son mandat, Emile Lahoud a annoncé qu'il confiait la sécurité du pays à l'armée. Le président considère que "l'état d'urgence (...) existe sur l'ensemble du Liban à partir du 24 novembre 2007". La déclaration précise que l'armée devra soumettre les mesures qu'elle prendra au gouvernement.

Mais gouvernement de Fouad Siniora, réuni à Beyrouth quand
l'annonce du palais présidentiel est tombée, a rejeté la décision
d'Emile Lahoud comme nulle : "Toute décision qui n'émane pas du
gouvernement n'a aucune valeur constitutionnelle". Selon la Constitution, en l'absence de successeur pour Emile Lahoud, c'est au gouvernement anti-syrien d'assumer le pouvoir exécutif. Mais le président sortant avait juré de ne pas confier son autorité à l'administration Siniora, jugeant que la décision inconstitutionnelle.

Le scénario le plus dangereux serait qu'Emile Lahoud puisse créer un gouvernement concurrent et lui remette ses pouvoirs. Le gouvernement Siniora, soutenu par les Occidentaux, refuserait sans doute de se retirer... Plongeant alors le Pays du Cèdre dans une situation comparable à celle qui avait prévalu durant les deux dernières années de la guerre civile (1975-90).

_ Depuis plusieurs jours déjà, l'armée est en alerte. Vendredi, des centaines de soldats à bord de chars, véhicules blindés et jeeps ont été déployés le long d'intersections menant à Beyrouth et autour du centre, où se trouve le bâtiment abritant le Parlement.

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