Le cinéaste iranien Jafar Panahi sous les verrous
Personne n'est dupe. Si Jafar Panahi a été arrêté chez lui hier soir, c'est bien à cause de son affichage aux côtés des réformateurs... Quoi qu'en dise le procureur général de Téhéran : “La détention de Jafar Panahi n'est pas liée à sa profession artistique et n'a aucun aspect politique”. Elle serait liée, selon lui à des “délits” dont il ne précise pas la nature.
Toujours est-il que cette arrestation fait du bruit, beaucoup de bruit. Parce que Jafar Panahi n'est pas n'importe qui. Un cinéaste de renom, récompensé dans les festivals internationaux : Ours d'argent à Berlin en 2006 pour Offside, Prix du Jury à Cannes en 2003 pour Le cercle, Caméra d'Or à Cannes en 1995 pour Le ballon blanc notamment...
_ Cet ex-assistant d'Abbas Kiarostami, âgé aujourd'hui de 50 ans, a vu régulièrement ses films interdits dans son pays.
Plus récemment, il n'a pas fait mystère de ses amitiés politiques : on l'a vu aux côtés du chef de l'opposition Mir Hossein Moussavi. Il a même été brièvement emprisonné, une première fois, cet été, après s'être rendu sur les tombes des victimes des troubles post-électoraux, et il avait été frappé d'une interdiction de sortie du territoire.
Ce soir, le ministère des Affaires étrangères condamne cette arrestation, qui suscite une “vive préoccupation” de la France, selon les mots du porte-parole du Quai d'Orsay. Paris appelle d'ailleurs “les autorités à libérer tous les prisonniers politiques”.
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