La Syrie sous pression boycotte la Ligue arabe
La Ligue arabe se réunit mercredi à Rabat (Maroc) pour entériner la suspension de la Syrie de l'organisation, alors que le pays a subi de nouvelles violences meurtrières ces derniers jours.
La réunion de la ligue arabe qui se tient mercredi 16 novembre à Rabat (Maroc) se fera sans la Syrie. "A la lumière des déclarations de responsables au Maroc, la Syrie a décidé de ne pas participer à la réunion à Rabat", rapporte l'agence de presse officielle syrienne.
L'organisation panarabe doit en effet y entériner la suspension de Damas, afin de protester contre la poursuite de la répression des manifestations hostiles au président Bachar Al-Assad. La Russie, alliée de la Syrie, accuse l'Occident d'encourager la population syrienne au soulèvement et exhorte les groupes d'opposition à entamer un dialogue avec le gouvernement.
Al-Assad poussé vers la sortie
Alors que la pression s'accentue sur le président syrien, le régime a accepté mardi de libérer un millier de personnes interpellées depuis le début de l'insurrection, commencée mi-mars. Parmi eux, l'opposant de premier plan Kamal Labouani. Le geste est insuffisant pour l'organisation panarabe, au sein de laquelle les voix s'élèvent pour demander la démission du président.
"Un départ de Bachar Al-Assad du pouvoir en Syrie est devenu inévitable", a ainsi estimé mardi le prince saoudien Tourki al Faiçal, ancien chef des services de renseignement et voix influente au sein de la famille régnante.
"Le président Assad a clarifié son jeu en refusant de mettre fin au bain de sang et d'entamer un dialogue politique, comme le lui demandait la Ligue arabe dans le plan qu'elle a présenté le 2 novembre", a-t-il poursuivi.
Les violences se poursuivent
Tôt mercredi, des membres de l'Armée syrienne libre, opposés au régime du président Al-Assad, ont procédé à des tirs de roquette et de mitrailleuse sur l'installation des services de renseignement des forces aériennes syriennes au nord de Damas, selon des militants de l'opposition.
Selon l'ONU, les services de renseignement des forces aériennes et de l'armée orchestrent la répression des manifestations hostiles au régime, qui a fait plus de 3 500 morts depuis le début du soulèvement populaire.
Mardi, l'Organisation syrienne pour les droits de l'Homme a rapporté que des violences dans le pays avaient fait 90 victimes dans la seule journée de lundi.
Les autorités syriennes imputent les troubles à des "groupes terroristes armés" bénéficiant du soutien de l'étranger et font état de 1 100 militaires et policiers tués depuis le début du soulèvement lancé dans le sillage des révolutions tunisienne et égyptienne.
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