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La moustache qui chatouillait les religieux pakistanais

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Malik Afridi, commerçant pakistanais, arbore fièrement sa moustache qui l'a contraint à s'éloigner de sa famille, le 24 juillet 2013. (A. MAJEED / AFP)

Un commerçant pakistanais à la moustache surréaliste a dû fuir sa famille après avoir reçu des menaces de mort.

Kidnappé par des islamistes armés, menacé de mort et contraint de quitter sa famille. C'est le calvaire qu'a enduré Malik Afridi, un commerçant pakistanais. La raison ? Il a refusé de couper sa moustache finement tressé de 76 centimètres, dans un pays où la barbe longue s'impose. Son histoire rocambolesque est racontée, jeudi 8 août, par l'Agence France-Presse.

La moustache de Malik Afridi a en effet chatouillé d'un peu trop près les talibans du Lashkar-e-Islam, un groupe islamiste armé. Après avoir d'abord exigé de lui le versement mensuel de 500 dollars (375 euros) pour l'autoriser à arborer sa moustache, des insurgés sont venus le kidnapper en 2009.

"Je ne pourrai jamais couper à nouveau ma moustache"

Après un mois de captivité, une assemblée tribale locale a négocié sa libération en échange de ses poils. Contraint de la raser par "peur qu'ils me tuent", Malik Afridi a ensuite quitté les zones tribales pour Peshawar, métropole du nord-ouest du Pakistan. Et, comme un pied de nez aux talibans, a décidé de faire repousser l'objet des menaces.

En 2012, de nouvelles intimidations l'ont poussé à s'éloigner de sa famille pour s'établir dans le centre du pays. "Parfois, ma famille me dit : 'tu devrais couper ta moustache et rester avec nous.' Je peux vivre éloigné des miens, éloigné du Pakistan, mais je ne pourrai jamais couper à nouveau ma moustache", explique Malik Afridi, défendant ce qui fait "[son] identité". Il rêve désormais d'obtenir l'asile à l'étranger ou représenter le Pakistan dans des concours internationaux de belles moustaches.

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