L'opposition syrienne en exil a tenu mercredi sa première réunion officielle a Antalya, en Turquie
Cette réunion s'est tenue après dix semaines après le début du soulèvement contre le régime du président Bachar al Assad et elle a affirmé qu'il avait perdu toute crédibilité et devait partir.
Selon des mouvements de défense des droits de l'homme, un millier de civils ont été tués par les forces gouvernementales chargées de réprimer l'insurrection.
"La révolution à l'intérieur de la Syrie a déclaré que 'le peuple veut renverser le régime'. Nous y faisons écho. Le prix du sang versé ne peut être que la liberté", a déclaré aux participants Abdelrazzak Eïd, membre de la Déclaration de Damas, regroupant plusieurs composantes de l'opposition.
"La dictature n'a rien présenté qui témoignerait d'un minimum de bonnes intentions. Elle a perdu toute légitimité en ouvrant le feu et en tuant ses propres citoyens", a-t-il poursuivi sous les applaudissements des délégués.
Des délégués ont expliqué qu'un noyau de l'armée contrôlé par Maher, frère d'Assad, et l'appareil de sécurité qui écrase la dissidence depuis des décennies, empêchaient Damas et Alep, la plus grande ville du pays, de se joindre aux manifestations.
La mobilisation s'intensifie
Mais selon eux, la pression internationale et une série de meurtres horribles ont dressé l'opinion publique syrienne contre le président. Ils en veulent pour preuve que les manifestations s'intensifient lentement mais régulièrement en dépit de la répression.
"Je crains qu'il y ait encore d'autres sacrifices avant qu'Assad s'en aille, mais c'est la nature des révolutions", a déclaré Naïm al Salamat, un chercheur vivant en Irlande.
Assad a publié des décrets visant à apaiser la grogne, mais l'opposition affirme qu'ils ne changeront pas la nature d'un système répressif où les arrestations arbitraires et la torture de détenus politiques sont monnaie courante.
Des mesures qui ne convainquent pas
L'agence Sana a annoncé mercredi qu'Assad avait ordonné la formation d'une commission chargée d'établir le cadre d'un dialogue national.
Mardi, il a annoncé une amnistie pour les prisonniers politiques, mais les défenseurs des droits de l'homme soulignent qu'elle comporte de nombreuses exceptions et que dans de nombreux cas, elle offre une réduction de peine plutôt que la libération.
"C'est Bachar al Assad qui va avoir besoin d'amnistie", a prédit Moulhem Droubi, dirigeant des Frères musulmans.
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