L'Iran "ne prend pas au sérieux" les déclarations de Kouchner
La déclaration de Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, a déclenché une vive polémique. Depuis la classe politique française jusqu'aux responsables de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), nombre de responsables demandent des explications au président français, Nicolas Sarkozy.
Déjà l'Allemagne, partenaire de la France dans les négociations avec le régime des mollahs depuis quatre ans, s'est désolidarisée du chef de la diplomatie hexagonale. Les Etats-Unis sont une des rares parties prenantes à ce dossier à se féliciter du nouveau ton français.
Du côté de l’Iran, on considérait jusqu’à présent la France comme un partenaire de négociation. La première réaction de Téhéran est plutôt d’afficher sa surprise, mais aussi de dénoncer la position du président français, perçue comme atlantiste.
Pas de surenchère dans l'immédiat, donc. Le président iranien, plutôt coutumier du fait, est finalement resté très sobre. «Nous ne prenons pas au sérieux ces déclarations», a déclaré Mahmoud Amadinedjad. «Les propos médiatiques sont différents des positions réelles.»
Il est vrai que ces déclarations constituent un vrai changement de position de la part de la France. Depuis le début de la crise iranienne du nucléaire, il y a quatre ans, Paris se donnait comme médiateur. Les maîtres mots de Jacques Chirac étaient le dialogue et la négociation. Sa position était alors diamétralement opposée à celle des Américains. Il est allé jusqu’à demander en assemblée générale de l’Onu une levée des sanctions sur l’Iran après avoir obtenu un moratoire de l’enrichissement.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.