L'Irak s'embrase : 195 morts, en 4 jours
Des violences lors d'une manifestation hostile au gouvernement ont mis le feu au poudre. L'ONU prévient que l'Irak est à un tournant.
L'Irak peut-il sombrer à nouveau dans la violence ? Vendredi 26 avril, quatre personnes ont été tuées dans des attentats visant des mosquées sunnites de la région de Bagdad, à l'issue de la prière. Au quatrième jour d'une vague de violences sanglantes, le bilan des victimes s'établit à 195 morts et plus de 300 blessées et fait craindre un retour d'une guerre confessionnelle.
Tout a commencé mardi à l'aube. Les forces de sécurité ont donné l'assaut contre un rassemblement de manifestants anti-gouvernement près de Houweijah, dans le nord du pays. Cinquante-trois personnes ont péri dans les heurts qui s'en sont suivis entre forces de sécurité d'une part et manifestants et hommes armés sunnites d'autre part. Comme ces manifestants, depuis quatre mois, des protestataires sunnites réclament le départ du Premier ministre, Nouri Al-Maliki, un chiite accusé d'accaparer le pouvoir et de marginaliser les sunnites.
L'ONU appelle à la "retenue" et à la "sagesse"
Les violences se sont ensuite propagées. Le même jour, des attentats contre des mosquées sunnites ont fait 13 morts. Et depuis, le pays semble entré dans un cycle d'attaques de représailles et affrontements. A tel point qu'ils font redouter un retour des violences confessionnelles de 2006-2007. Elles avaient fait des milliers de morts, après l'attaque d'un lieu saint chiite à Samarra.
L'émissaire de l'ONU Martin Kobler a d'ailleurs averti que l'Irak était à un "tournant". Il appelé à la "retenue" et demandé aux dirigeants "religieux et politiques" du pays de faire preuve de "sagesse" et de ne pas laisser "la colère l'emporter sur la paix".
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