L'Europe convoque les ambassadeurs iraniens
Les agendas des ambassadeurs d'Iran avaient tendance à se ressembler aujourd'hui dans les capitales des Etats-membres de l'Union européenne. Ils ont été convoqués de façon coordonnée pour s'expliquer sur le maintient en détention de deux employés iraniens de l'ambassade britannique à Téhéran.
Le pouvoir iranien, qui accuse la Grande-Bretagne d'avoir attisé en sous-main la contestation contre la réélection de Mahmoud Ahmadinedjad. Le 27 juin dernier, neuf employés iraniens de la légation britannique à Téhéran ont été arrêtés, soupçonnés d'avoir été les agents de cette ingérence présumée.
_ Leur sort reste incertain. Hier, la télévision d'Etat iranienne affirmaient que tous avaient été libérés, sauf un. Mais des responsables de l'Union européenne ont affirmés que deux d'entre eux restaient en prison. Ce matin, à l'occasion de la grande prière du vendredi, l'ayatollah Ahmad Jannati, qui préside le Conseil des gardiens, la plus haute instance électorale d'Iran, a affirmé qu'ils seraient jugés. Selon lui, ils auraient “fait des aveux”.
Londres a aussitôt demandé des “clarifications urgentes” à l'Iran et a de nouveau répété que les accusations étaient “sans fondement”. La Grande-Bretagne a demandé à ses partenaires européens de marquer leur solidarité par un rappel temporaire de tous les ambassadeurs des Etats-membres en poste à Téhéran.
L'Europe “disqualifiée” pour les pourparlers sur le nucléaire
L'Union a intégré cette demande dans le cadre d'une “réponse graduée” , qui dépendra de l'évolution de la situation. La convocation coordonnée des ambassadeurs est le premier stade. Le second pourrait être de freiner l'obtention de visas pour certains dignitaires du régime. C'est à dire à interrompre le traitement des demandes. Pas question toutefois d'aller jusqu'à l'interdiction totale, comme pour le président Zimbabwéen Robert Mugabe, sa femme et 200 ressortissants.
_ Enfin, si l'Iran persiste, les ambassadeurs européens pourraient être rappelés, à priori provisoirement.
Ce luxe de précautions diplomatiques s'explique par la volonté européenne de ne pas se couper totalement de l'Iran, en vue d'une reprise des pourparlers sur le dossier nucléaire, menés dans le cadre du groupe des Six, et interrompus l'an dernier par Mahmoud Ahmadinedjad.
_ Mais l'Iran elle-même pourrait prendre les devants, un haut responsable militaire ayant déclaré que l'Union européenne était “disqualifiée” pour participer à ces discussions.
Grégoire Lecalot, avec agences
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