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Kadhafi mort, Ben Ali exilé, Moubarak jugé : qui sera le prochain ?

Ils ont régné sans partage des décennies durant. Dix mois de soulèvement populaire ont petit à petit raison d'eux. État des lieux de chutes en cascade.
Article rédigé par franceinfo
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Ben Ali, la fuite et l'exil. Le 14 janvier 2011, le président tunisien est le premier à plier sous la pression populaire, après 23 ans de pouvoir autoritaire. Sous les "Dégage!", Zine el-Abidine Ben Ali fuit le pays avec son épouse Leïla Trabelsi et trouve refuge à Jeddah, dans l'ouest de l'Arabie Saoudite. Au début de l'été, la justice tunisienne se penche sur le cas du dictateur déchu. Condamné par contumace à 35 ans de prison pour vol et détournement de fonds publics, il écope un mois plus tard de 15 ans supplémentaires pour détention de drogue et d'armes. Depuis, Ben Ali vit reclus à Abah, au sud de l'Arabie Saoudite, avec son épouse et deux de ses enfants. Alors que la Tunisie s'essaie à l'exercice de la démocratie, l'ex-dictateur se fait discret. L' Arabie Saoudite, qui n'a aucune convention d'extradition avec la Tunisie, devrait le laisser tranquille...

Moubarak, dans les mailles de la justice. Son règne survit un mois à celui de son homologue tunisien. Le dirigeant égyptien est destitué le 11 février, après trois décennies de pouvoir sans partage. Âgé de 83 ans, c'est alité qu'il répond à une convocation devant la justice, le 3 août dernier. Dans le box avec ses deux fils et six responsables de l'ancien régime, il est entendu pour corruption, détournements de fonds publics et complicité du meurtre de 850 manifestants. Il plaide "non-coupable" de ces trois chefs d'accusation.

Kadhafi, la fin brutale. Pour le dictateur libyen, c'est dans le sang que s'achève un règne de 42 ans, ce jeudi 21 octobre. Les images de son corps sanglant et dénudé, prises avec un téléphone portable, sont diffusées par les médias du monde entier. Le même jour, son fief de Syrte tombe aux mains des rebelles. Le despote aurait succombé à une blessure par balle à la tête, après sa capture par les insurgés. Depuis deux jours, des milliers de Libyens défilent devant sa dépouille, exposée avec celle de son fils dans une chambre froide à Misrata.

À qui le tour ?

Bachar al-Assad, l'indéboulonnable. Il pourrait être le prochain sur la liste des tyrans déchus, même si le sort de ses homologues égyptien et libyen ne semble pas l'ébranler : Bachar al-Assad s'accroche au pouvoir depuis la mi-mars et les premières révoltes dans son pays. Pour le moment, il peut compter sur l'opposition des Russes et des Chinois à une intervention onusienne en Syrie. Mais la fin de Mouammar Kadhafi risque de changer la donne : l'attention accrue de la communauté internationale sur le cas syrien pourrait pousser les deux pays à abandonner leur veto au Conseil de sécurité de l'Onu. En attendant, Bachar al-Assad intensifie la répression contre ses opposants.

Ali Abdullah Saleh, le coup de bluff. Le 4 juin 2011, après quatre mois d'affrontements entre rebelles et forces armées, le dirigeant yéménite quitte le pouvoir et le pays. Il vient d'être blessé dans une attaque contre son palais, à Sanaa. L'Arabie Saoudite sera sa destination de convalescence. Mais l'exil du dictateur, resté 33 ans au pouvoir dans son pays, n'est que temporaire. Le 23 septembre, Ali Abdullah Saleh est de retour dans la capitale yéménite. Depuis, le dictateur s'agrippe à la tête de l'État et mène la répression contre une contestation très décidée. Le 8 octobre, au cours d'une allocution télévisée, il a évoqué l'idée de son départ. Mais pas question de le laisser à ses opposants.

Mathilde Tournier, avec agences

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