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Kadhafi à Paris : moisson de contrats, vent de critiques

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi effectue une visite officielle de cinq jours à Paris. La première après de longues années de mise à l'écart pour avoir financé le terrorisme international. Le dirigeant libyen est attendu en début d'après-midi. Une visite qui crée la polémique, même au sein du gouvernement.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © REUTERS / Antonio Cotrim)

Après de longues années de purgatoire pour cause d'accusations de terrorisme, le leader libyen Mouammar Kadhafi est attendu cet après-midi à Paris pour une visite de cinq jours aux forts accents de retour en grâce diplomatique qui suscite doutes et critiques.

Le colonel Kadhafi sera reçu aujourd'hui et mercredi par Nicolas Sarkozy. Son fils, Seif el-Islam, a annoncé que Tripoli voulait acheter pour plus de 3 milliards d'euros d'avions Airbus, un réacteur nucléaire et de "nombreux équipements militaires".

Sa visite en France a été précédée de déclarations tonitruantes lors du sommet UE/Afrique de Lisbonne, où il a jugé "normal que les faibles aient recours au terrorisme". Le président Sarkozy a néanmoins assuré à Lisbonne qu'il était "très heureux" de le recevoir, et s'est longuement justifié de l'avoir invité à Paris pour encourager "son retour à la respectabilité internationale".

Bien avant Paris, d'autres capitales occidentales, comme Londres, ont normalisé leurs relations avec Tripoli. Le rapprochement franco-libyen a été mis sur les rails dès la visite en Libye il y a trois ans de Jacques Chirac, le prédécesseur de Nicolas Sarkozy, une fois réglée l'indemnisation des victimes de l'attentat contre le DC10 de la compagnie française UTA en 1989.

Pourtant, la politesse rendue par Nicolas Sarkozy à Mouammar Kadhafi après son séjour libyen en juillet est loin de faire l'unanimité.

Rama Yade, secrétaire d'Etat aux droits de l'homme, s'est déclarée "dérangée" par cette visite dans une interview au Parisien/Aujourd'hui en France : "Le colonel Kadhafi doit comprendre que notre pays n'est pas un paillasson, sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s'essuyer les pieds du sang de ses forfaits. La France ne doit pas recevoir ce baiser de la mort"

"On n'invite pas en visite d'Etat un grand terroriste et un preneur d'otages international comme Kadhafi", s'est offusqué vendredi le philosophe Bernard-Henri Lévy. "C'est indigne", a jugé le leader centriste François Bayrou.

Caroline Caldier, Gilles Halais avec agences

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