Israël va libérer 90 détenus palestiniens
Le gouvernement israélien a voté dimanche la libération prochaine de 90 prisonniers palestiniens, en majorité du parti Fatah, en vue de soutenir son chef, le président Mahmoud Abbas, avant une réunion internationale de paix prévue en novembre.
"Il s'agit d'un geste habituel que nous avons déjà fait (dans le passé) et ils seront libérés conformément aux critères existants", a affirmé le Premier ministre Ehud Olmert, à propos de la libération de détenus qui n'ont pas participé ou commis d'attaques anti-israéliennes ayant fait des victimes.
La décision a été entérinée par une large majorité, selon un responsable gouvernemental, précisant que ces libérations constituaient un "signe de bonne volonté envers Mahmoud Abbas".
Des responsables palestiniens, tout en se félicitant de la libération de ces détenus, ont souligné que l'armée israélienne poursuivait ses opérations d'arrestations en Cisjordanie, si bien que le nombre de prisonniers ne diminue pas.
Ils ont également critiqué l'absence de gestes d'Israël pour supprimer certains des quelque 500 barrages israéliens disséminés en Cisjordanie qui empêchent la libre circulation des Palestiniens. Israël affirme de son côté que ces barrages permettent de limiter le nombre d'attentats sur son territoire.
"La plupart de ces détenus font partie du Fatah, les autres appartiennent à d'autres organisations à l'exception du Hamas et du Jihad islamique", a précisé la porte-parole de M. Olmert, Miri Eisin. Selon elle, ces libérations devraient intervenir dans les premiers jours d'octobre. Israël, qui détient plus de 11.000 prisonniers, avait déjà libéré en juillet 250 prisonniers, en signe de soutien à M. Abbas, dont l'autorité ne s'exerce plus que sur la Cisjordanie après la prise de contrôle de la bande de Gaza par les islamistes du Hamas à la mi-juin.
Le ministre de l'Environnement Gideon Ezra, membre du cabinet du sécurité, a estimé à la radio publique que la libération de détenus pouvait "favoriser la reprise des négociations entre Israël et l'Autorité palestinienne". "Cette mesure n'aide pas la direction palestinienne. Ce qui peut l'aider, c'est une discussion de fond sur toutes les questions (du conflit) et l'allègements des mesures israéliennes contre les Palestiniens", a répondu le ministre palestiniens des Prisonniers, Achraf Al-Ajrami.
Les barrages israéliens en Cisjordanie ne "diminuent pas mais au contraire augmentent", contrairement aux engagements répétés de M. Olmert, a poursuivi M. Ajrami. "La situation (des barrages) est pire aujourd'hui qu'il y a une semaine. Quelque chose doit être fait", a renchéri le principal négociateur palestinien, Saëb Erakat.
Le ministre des Prisonniers s'est montré sceptique sur les avancées possibles vers un règlement du conflit israélo-palestinien lors d'une réunion internationale en novembre voulue par le président américain George W. Bush si l'Etat hébreu ne faisait pas plus.
"Les opérations quotidiennes, les destructions de maisons et la décision du gouvernement israélien de considérer la bande de Gaza comme une entité hostile ne font que renforcer la violence et l'extrémisme et n'aideront pas les tentatives de parvenir à un accord au cours de la réunion de novembre", a dit M. Ajrami.
Un responsable du Hamas à Gaza, Ahmad Bahar, a quant à lui appelé M. Abbas à cesser les "réunions absurdes" avec M. Olmert en vue de préparer la réunion internationale, qui servent, selon lui, de "couverture à la poursuite de la politique d'agression" contre les Palestiniens.
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