: Vidéo Guerre Israël-Hamas : 11 questions pour mieux comprendre la situation
“Ce qui s'est passé est totalement inédit. C'est un peu un 11-Septembre pour Israël”. David Rigoulet-Roze est chercheur à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS). Pour Brut, il revient sur l’attaque du Hamas sur Israël du 7 octobre dernier. Il qualifie cette attaque d’inédite “parce que jusqu'à présent, le Hamas ne s'était jamais engagé dans une confrontation globale, en prenant le risque d'une réponse massive. Là, le Hamas s'est engagé dans une vraie offensive, en prenant le risque que la bande de Gaza soit réinvestie par l'armée israélienne. Donc c'est assumé. Là, on passe à un niveau totalement différent”.
“On peut penser qu'il y a un scénario qui est préexistant, qui a été mis en place, et c'est ce qui est très, très inquiétant”
“Le risque, c'est que le Hamas assume le fait que la confrontation globale va entraîner des conséquences qui dépassent le cadre de la bande de Gaza, que cela ne se réduit pas au problème entre le Hamas et Israël, même si ça s'est exprimé dans une première séquence de cette façon, et avec le risque, d'une extension, voire la possibilité de développements multi-fronts” ajoute le chercheur de l’IRIS. Selon lui, si le Hamas a agi à cette date-là, c’est pour plusieurs raisons : “en termes de calendrier, d’abord, c’était l’anniversaire douloureux de la guerre du Kippour, une fête juive, donc un relâchement supposé de l’attention. Par ailleurs, il y avait des divisions au sein de la société israélienne depuis plusieurs mois concernant la question de la réforme sur la Cour suprême qui donnait lieu à des débats enflammés en Israël, avec possiblement une baisse de vigilance en externe”.
L’attaque a été menée par le Hamas, “un groupe islamiste rattaché à la mouvance des Frères musulmans” qui “n’est présent que dans la bande de Gaza”. Le chercheur indique que “le Hezbollah a félicité, s'est réjoui de l'offensive du Hamas et on peut penser qu'il y a des synergies, de toute façon, géopolitiques. Mais au-delà, on peut penser qu'il y a un scénario qui est préexistant, qui a été mis en place, et c'est ce qui est très, très inquiétant parce que c'est la possibilité d'une logique escalatoire en termes de séquence. Le Hamas sait très bien qu'il ne sera pas abandonné, entre guillemets, par ses soutiens”.
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