: Vidéo En Cisjordanie, le deuil pour dépasser la haine
Palestiniennes ou Israéliennes, leur enfant a été tué par l'autre camp. Contre toute attente, elles font de leur tragédie personnelle une arme de paix. Extrait d'une carte blanche à Amos Gitaï proposée par le magazine "Envoyé spécial" le 25 mai 2017.
Où est l'espoir de paix au Proche-Orient, alors que la scène politique israélienne n'a plus de vision pour l'avenir ? se demande le réalisateur du Dernier Jour d'Yitzhak Rabin. De retour en Cisjordanie pour son documentaire A l'ouest du Jourdain, Amos Gitaï entend parler d'une initiative étonnante de la société civile : des femmes palestiniennes et israéliennes qui ont perdu un proche tué par l'autre camp, et que ce deuil a réunies. Extrait d'une carte blanche à Amos Gitaï proposée par le magazine "Envoyé spécial" le 25 mai 2017.
Bouchra Awad, palestinienne, a perdu son fils de 17 ans le 25 janvier 2008, lors des émeutes de Beit Ommar, près d'Hébron, dans les territoires palestiniens occupés. Ce Cercle des parents, d'abord, elle ne veut pas en entendre parler. Et puis... "invitée à prendre le café, c'est là que j'ai rencontré ma sœur bien-aimée, Robi", sourit-elle en désignant la responsable israélienne de l'association.
"Ses larmes et les miennes sont les mêmes"
Pourtant, le premier contact se passe mal. "Quand elle est entrée dans la maison, la première fois, je n'ai pas pu la regarder. C'était impossible pour moi d'être à côté d'une Israélienne. Je voulais partir", se remémore Bouchra tout en réparant une paire de baskets.
"Mais elle a insisté pour discuter avec moi. Elle m'a posé des questions sur mon garçon. Elle me parlait de son fils, et moi je lui parlais de Mahmoud. Nous avons pleuré toutes les deux, poursuit Bouchra. Après avoir pleuré, j'ai pu comprendre son chagrin. Et j'ai oublié qu'elle était israélienne. Je n'ai vu qu'une mère endeuillée. Ses larmes et les miennes sont les mêmes."
Extrait de "Un bref moment d'optimisme", un documentaire d'Amos Gitaï à voir dans "Envoyé spécial" le 25 mai 2017.
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