Témoignage Gaza : "Partout où l'on regarde, on voit des personnes amputées", dénonce l'OMS

Un médecin, représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), vient de rentrer du territoire palestinien, en plein conflit entre le Hamas et Israël. Il a témoigné jeudi sur franceinfo.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des enfants qui ont trouvé refuge près de l'hôpital Nasser à Khan Younès dans le sud de Gaza, en novembre 2023. (MAHMUD HAMS / AFP)

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) tente, par tous les moyens, de ravitailler les hôpitaux de Gaza, ou ce qu’il en reste. Seuls neuf hôpitaux, sur les 36 établissements que compte l'enclave, fonctionnent encore. Plus aucun n'est en état de marche dans le Nord, où la situation est particulièrement dramatique. Les hôpitaux Al-Shifa et Al-Ahli n’ont même plus de quoi soigner les dizaines de blessés qui se sont réfugiés dans leurs locaux. Certains patients attendent depuis des semaines d’être opérés. 

Mais faute d’électricité, de médicaments et maintenant de personnel, les rares médecins encore sur place doivent recourir à des stratégies extrêmes pour sauver des vies. C'est ce qu'explique le Dr Richard Peeperkorn, représentant de l’OMS qui vient de rentrer de Gaza. "Quand j’ai visité Al Ahli la semaine dernière, il y avait encore deux chirurgiens, dont un chirurgien orthopédique. Ils m’ont expliqué qu’ils devaient faire des amputations, mais qu’ils n’auraient jamais eu besoin de les faire s’il y avait encore un chirurgien vasculaire à l’hôpital. Partout où l'on regarde à Gaza, on voit des personnes amputées. Des hommes, des femmes, des enfants... Beaucoup d’enfants", rapporte-t-il.

"Des enfants amputés qui n’auraient pas dû l’être… Je crois que ça veut tout dire."

Dr Richard Peeperkorn, représentant de l’OMS à Gaza

à franceinfo

Le conflit a d’autres conséquences, moins visibles, sur la santé des Gazaouis. Avant la guerre, entre 50 et 100 Palestiniens allaient se faire soigner chaque jour en Israël, très souvent pour des cancers. Tout cela n’existe plus. L’OMS demande que ces personnes puissent être évacuées de toute urgence vers l’Égypte ou d’autres pays.

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