Reportage "Notre région a été oubliée" : le nord d'Israël, ciblé par les frappes du Hezbollah près du Liban, se vide de ses habitants

À Kiryat Shmona, près de la frontière libanaise, il y avait 25 000 habitants avant la guerre, ils ne sont plus que 3 000 aujourd'hui, notamment à cause des attaques du Hezbollah. Certains habitants réclament un retour de la sécurité dans la zone.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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À Kiryat Shmona, au nord d'Israël, une ville régulièrement visée par le Hezbollah. (THIBAULT LEFEVRE / RADIO FRANCE)

C'est une région brûlée par les incendies provoqués par les missiles et les drones du Hezbollah libanais, une région vidée de ses habitants depuis le 7 octobre. 60 000 personnes vivent toujours dans des hôtels. Le nord d'Israël est en guerre et le Hezbollah frappe de plus en plus régulièrement la zone. De son côté, l'armée de l'État hébreu cible de plus en plus profondément le territoire libanais. Et l'heure n'est pas à l'apaisement puisque les dirigeants israéliens clament à l'unisson qu'il va falloir agir vite pour reprendre le dessus et permettre aux habitants de rentrer chez eux.

À Kiryat Shmona, il y avait 25 000 habitants avant la guerre mais seulement 3 000 aujourd'hui, dont Raz Malka, âgé d'une vingtaine d'années. Il a monté le collectif 1701 pour faire pression sur les dirigeants de l'État hébreu.

Le jeune homme montre un cratère d'1,5 mètre de diamètre au milieu de la chaussée. Le trou a tout juste été rebouché. "On parle d'une roquette de 240 millimètres, elle a complètement détruit ce bâtiment", décrit-il, quand soudain, une alerte retentit. Une alerte "sérieuse", selon cet habitant. "C'est un drone à usage militaire du Hezbollah. Il est juste au-dessus de nos têtes et peut nous voir. C'est l'une des armes les plus mortelles que le Hezbollah utilise depuis le début de cette guerre."

"Nous devons rester là et ne pas bouger pendant sept minutes jusqu'à ce qu'une nouvelle alerte nous avertisse que le drone est parti."

Raz Malka, habitant de Kiryat Shmona

à franceinfo

L'entretien continue pendant sept minutes, accroupis à l'abri d'un mur épais déjà criblé d'impacts d'éclats d'obus. "La guerre est déjà là, tu le vois bien maintenant, poursuit Raz Malka. Je suis né et j'ai grandi ici. J'aime cet endroit. La maison de mon père que tu vois par là a été détruite il y a quatre mois. Le pays a besoin de leaders qui doivent prendre des décisions pour que la sécurité revienne au nord d'Israël. On a l'impression que notre région a été oubliée."

Il y a eu cinq alertes du même type dans la région ce jour-là. Mercredi 5 juin, une attaque similaire avec deux drones a tué un soldat et en a blessé une dizaine d'autres. C'était à Hurfeish, à quelques kilomètres seulement.

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