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Reportage Guerre entre Israël et le Hamas : "Plus de la moitié des immeubles à Gaza sont désormais en ruines", d'après une organisation d'aide à la Palestine

Les activités de l'Autorité arabe internationale pour la reconstruction de la Palestine, qui regroupe 16 pays arabes, sont très perturbées depuis le 7 octobre.
Article rédigé par franceinfo - Mohamed Errami
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des immeubles détruits à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 25 novembre 2023. (MAHMUD HAMS / AFP)

Dans les bureaux de l'antenne jordanienne de l'Autorité arabe internationale pour la reconstruction de la Palestine, à Amman, des ingénieurs suivent de près la situation à Gaza. Créée en 2009, l'organisation regroupe 16 pays arabes dont l'objectif est d’améliorer la vie des Gazaouis en récoltant des fonds dans tous les pays membres, pour construire des écoles, des puits, ou des hôpitaux dans l’enclave.

Depuis le 7 octobre, l'Autorité arabe internationale fait face à un double défi : reconstruire dans un contexte de guerre et gérer toute la logistique dans une situation de blocus total de Gaza. À ce jour, il ne reste plus que quatre fours à pain encore en fonctionnement dans le sud de l'enclave et le nombre d'immeubles et d'infrastructures détruits augmente de jour en jour.  

Les dégâts dans la bande de Gaza sont considérables, se désole Moeth, ingénieur du comité : "De notre expérience par rapport aux fois précédentes lors des conflits à Gaza, cette guerre-là est vraiment différente. Elle a provoqué au moins quinze fois plus de dégâts au niveau du bâti que tout ce qu'on a connu par le passé. Plus de la moitié des immeubles à Gaza sont désormais en ruines."

L'approvisionnement en eau prioritaire

L'organisation a demandé à 30 de ses ingénieurs actuellement sur place à Gaza, dans une autre de ses antennes, de prioriser les actions sur les besoins les plus forts pour la population. "Le rapport qu'on a reçu de nos hommes hier fait état d'un besoin en eau en priorité. Nous avons donc mis en place l'acheminement d'eau potable grâce à huit camions-citernes. Ils passeront toute la journée à réapprovisionner les cuves de réserve d'eau et à effectuer des distributions dans les rues pour les habitants", détaille Moeth.

Parmi les 16 membres de l'Autorité arabe internationale figurent entre autres le Maroc, le Koweït ou les Émirats arabes unis. Tous ces États récoltent des fonds via des campagnes d'appels aux dons sur des plateformes numériques ou via des spots publicitaires. Depuis l'attaque du 7 octobre, les donations ont considérablement augmenté, notamment en Jordanie, où la population est très sensible à la cause palestinienne, explique le directeur de l'association : "Il n'y a pas de différence entre le peuple palestinien et le peuple jordanien. Beaucoup de Palestiniens sont mariés avec des Jordaniennes et des Jordaniens se sont mariés avec des Palestiniennes. La proximité géographique entre nos deux peuples joue énormément dans l'aide qu'on fournit."

Dès la fin du blocus, l'organisation a prévu d'envoyer 600 ingénieurs des pays membres pour évaluer les dégâts sur l'enclave de Gaza. Mais d'après leurs estimations, il faudrait à ce stade déjà 20 milliards de dollars et deux ans minimum pour remettre sur pied tout ce qui a déjà été détruit depuis le 7 octobre et le début la guerre.

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