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''On a peur d’une nouvelle intifada'' : l'éventualité d'une annexion de 30% de la Cisjordanie occupée par Israël inquiète les Palestiniens

Alors que le gouvernement israélien doit décider dans les heures qui viennent de l'annexion de 30% de la Cisjordanie occupée à partir du 1er juillet, sur le terrain, les avis sont déjà très tranchés chez les colons israéliens et chez les Palestiniens.

Article rédigé par franceinfo - Frédéric Métézeau, édité par Ludovic Pauchant
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Accès à une colonie israélienne. (FRÉDÉRIC MÉTÉZEAU / RADIO FRANCE)

Israël va-t-il annexer 30% de la Cisjordanie occupée à partir du 1er juillet ? Le gouvernement va décider dans les heures qui viennent mais sur le terrain, les avis sont déjà très tranchés chez les colons israéliens et chez les Palestiniens. Notamment à Kfar Etzion, entre Béthléem et Hébron, la première colonie juive installée juste après la guerre des six jours en 1967, où franceinfo s'est rendu.

Il y a deux ans, Boaz et son épouse habitaient dans le Béarn. Mais aujourd'hui, cet ancien militaire français bardé de médailles vit dans le Goush. Pour lui l'annexion n'est même pas une question. ''Peu importe le terme, c'est de l'habillage, moi ce n'est pas mon métier la politique, martèle-t-il. Comme tous les juifs, à un moment donné, on rêve de revenir à la maison.''

Cela fait plus de 2 000 ans que nous sommes en exil et nos ancêtres vivaient ici. Donc on a fait le choix de venir et on voulait aller sur une terre qui soit authentique. Du moment que je peux vivre ici, travailler et évoluer, le reste c'est l'affaire des politiciens.

Boaz

à franceinfo

En contrebas de la colonie, au bord de la nationale, la tourelle de béton de l'armée israélienne. Et de l'autre côté de la route face à lui et aussi haut, le minaret de la mosquée d'Arroub où vit Ramda la Palestinienne. "On veut reprendre nos terres et cela ne peut se faire qu'avec l'autorité palestinienne, indique-t-elle. Si l'Autorité disparaît nous n'aurons ni terre, ni réparations, rien. Je ne renoncerai pas à mon identité de Palestinienne, impossible ! On est Palestiniens jusqu'au bout. '' Pour Walid, chauffeur de taxi dans la ville voisine de Beit Fajar, l'annexion aggraverait une situation déjà compliquée.

C'est difficile entre nous et les juifs.On est sous occupation, on ne peut pas aller où l'on veut comme on veut. Ils nous empêchent avec des checkpoints et tout le reste.

Walid

à franceinfo

''Parfois c'est la police, parfois c'est l'armée, poursuit-il. À chaque fois ils nous bloquent. Le trajet qui te prend une heure un jour, te prendra trois heures ou une demi-journée le lendemain ! C'est usant...'' ''L'annexion va tout changer, la vie sera dure, craint Walid. Cela va détruire notre économie et cela menace l’État Palestinien.'' Peu importe les modalités du plan d'annexion, les deux communautés camperont sur leurs positions.

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