Natalie Portman étrillée par les conservateurs israéliens après son refus de recevoir un prix pour ne pas "soutenir Nétanyahou"
L'actrice israélo-américaine a fait savoir, vendredi, qu'elle s'opposait "à la violence, à la corruption, aux inégalités et à l'abus de pouvoir". Une partie de la classe politique est vent debout.
Il n'en fallait pas plus pour mettre en colère les conservateurs israéliens. Natalie Portman a annoncé, vendredi 20 avril, qu'elle ne se rendrait pas en Israël pour recevoir le prix Genesis. "J'ai choisi de ne pas participer parce que je ne voulais pas apparaître comme soutenant Benyamin Nétanyahou", le Premier ministre israélien qui devait prendre la parole lors de la cérémonie. Le prix Genesis, parfois appelé le "prix Nobel juif", récompense le travail et le dévouement d'une personnalité envers la communauté et les valeurs juives.
Dans un communiqué, l'actrice israélo-américaine de 36 ans fait savoir qu'elle s'oppose "à la violence, à la corruption, aux inégalités et à l'abus de pouvoir". Mais beaucoup voient dans sa décision une critique de la façon dont Israël répond au mouvement de protestation massif dans la bande de Gaza depuis le 30 mars. En moins d'un mois, 38 Palestiniens ont été tués – et des centaines blessés – par des tirs israéliens.
Le Likoud taxe la comédienne d'"hypocrisie"
La ministre de la Culture israélienne accuse l'actrice d'avoir adopté l'idéologie des partisans du mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS), qui prône l'isolement économique d'Israël dans le but, notamment, de mettre fin à l'occupation des Territoires palestiniens. Quant au Likoud, le parti de droite de Benyamin Nétanyahou, il taxe la comédienne d'"hypocrisie". Il lui reproche de "parler des droits de l'homme tout en participant à des festivals dans des pays qui censurent les films et dont le respect des droits de l'homme est bien inférieur à celui d'Israël".
Natalie Portman assure sur son compte Instagram que sa décision a été "déformée". "Je ne fais pas partie du mouvement BDS et ne le cautionne pas. Comme beaucoup d'Israéliens et de juifs dans le monde, je peux critiquer les dirigeants israéliens sans pour autant vouloir boycotter l'ensemble du pays. (…) Les mauvais traitements de ceux qui souffrent des atrocités d'aujourd'hui ne sont simplement pas en accord avec mes valeurs juives."
dms/nbz
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