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La colonie israélienne d'Amona, en Cisjordanie occupée, menacée d'être évacuée de force

Une colonie sauvage en Cisjordanie occupée pourrait être évacuée par les forces de l’ordre d'ici au 25 décembre, conformément à une décision de la Cour suprême israélienne.

Article rédigé par Etienne Monin, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Vue générale d'Amona, colonie israélienne établie en Cisjordanie occupée depuis 1997. (RONEN ZVULUN / REUTERS)

Amona pourrait être évacuée par les forces de l’ordre d’ici au 25 décembre. Située en Cisjordanie occupée, à quelques kilomètres de Ramallah, cette colonie dite sauvage - c'est-à-dire illégale au regard du droit qu'Israël applique à la majorité de la Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par l'Etat Hébreu depuis 1967 - était menacée depuis de long mois par une décision de la Cour suprême israélienne. Formée d’une quarantaine de maisons, elle est construite sur des terres privées palestiniennes. Mais son démantèlement met une très forte pression sur le gouvernement qui se présente comme favorable aux colons.

Amona menacée d'être évacuée de force. Le reportage d'Etienne Monin

Amona s’est organisée pour résister et certains redoutent des actions violentes. Ce qui saute aux yeux, ce ne sont pas les quelques pierres posées sur l’une des routes d’accès pour ralentir symboliquement les policiers, c’est plutôt l’âge des personnes venues renforcer les quelques habitants de la colonie. On croise des adolescents et de très jeunes adultes. Ils viennent des écoles religieuses ou de certaines colonies parfois très idéologiques avec le souci de faire d’Amona le dernier démantèlement, affirme Léa, âgée de 16 ans. "On ne veut pas utiliser la force contre les policiers. Ce sont nos frères. Le but c’est qu’il y ait ici le plus de monde possible. On veut éviter les prochaines évacuations", explique-t-elle.

Échec des pourparlers avec le gouvernement

Jusqu’au dernier moment, le gouvernement, très attentif à l’électorat des colons aura cherché une solution. Le porte-parole de la communauté, Eli Greenberg, en sort, dit-il, trahi par son camp. "Pourquoi est-ce que je serais aussi mal traité quand les gens qui prétendent posséder cette terre sont des terroristes du village de Silwad (à quelques plus au nord) dans lequel aucun citoyen, qu’il soit militaire ou policier israélien ne peut mettre les pieds et en sortir vivant. Pourquoi est-ce que l’on doit prendre notre terre et la donner à des terroristes !" lance-t-il.  Mais le camp des colons ne repart pas orphelin d’Amona. Ce dossier a permis au parti d’extrême droite de faire avancer une loi qui légalise rétroactivement plus de 50 avant-postes du même genre.

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