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Israël : la police libère un adolescent de 14 ans qui vivait reclus depuis des années

L'enfant sortait une demi-heure dans la cour tous les quinze jours, en général la nuit. Ses parents, qui se trouvaient sur place, ont été arrêtés et remis en liberté conditionnelle.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Les policiers israéliens ont découvert un adolescent, jeudi 11 mai, claquemuré dans un appartement de Hadera (Israël). (GOOGLE MAPS)

Israël s'émeut du sort d'un garçon de 14 ans, libéré jeudi 11 mai par la police après avoir été enfermé chez lui pendant une grande partie de son enfance par ses parents démunis. L'adolescent était claquemuré dans un appartement insalubre de Hadera. Ce sont des voisins, incommodés par la puanteur se dégageant du logement, qui ont donné l'alerte, rapporte la presse israélienne. Devant la pestilence émanant des lieux, les agents de la municipalité s'attendaient à découvrir un cadavre en décomposition, et ont prévenu la police.

Des photos, publiées notamment par Haaretz (en anglais), montrent un appartement envahi par des sacs de détritus et des boîtes. Elles montrent aussi, à l'arrière du rez-de-chaussée, ce qui ressemble à une cage de fortune, bricolée avec des étendoirs à linge et des bâches.

Jamais scolarisé

L'enfant a été confié aux services sociaux. Il a dit à ses libérateurs que ses parents le laissaient sortir une demi-heure dans la cour tous les quinze jours, en général la nuit. Il leur a aussi affirmé qu'il allait bien. Il n'apparaissait pas clairement s'il avait conscience ou non de son sort. Les parents, qui se trouvaient sur place, ont été arrêtés. Ils ont depuis été remis en liberté conditionnelle, a indiqué la police vendredi. Ils sont accusés de négligence, mais pas de mauvais traitements.

L'avocat des parents, Dan Guilad, commis d'office, a expliqué qu'ils avaient voulu "protéger leur fils qui souffre de problèmes de santé". "La mère est bouleversée et dans un état émotionnel difficile, surtout parce qu'elle s'inquiète pour son fils", a-t-il ajouté. Les parents, âgés d'une soixantaine d'années, seraient arrivés de Russie dans les années 1990, dans le flot des plus d'un million d'immigrés venus de l'ex-URSS.

D'abord établis à Netanya, au nord de Tel-Aviv, ils ont emménagé en 2009 à Hadera. L'état de réclusion du garçon remonterait au moins à leur arrivée dans cette ville. L'enfant n'aurait jamais été scolarisé, ni même signalé à quiconque. Des voisins ont dit ignorer jusqu'à son existence.

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