Cet article date de plus de sept ans.

Israël annonce le retrait des portiques controversés sur l'esplanade des Mosquées

Les Palestiniens avaient interprété cette installation comme le signe d'une intention des Israéliens de renforcer leur emprise sur ce lieu-saint.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Les forces de sécurité israéliennes retirent des portiques de sécurité, le 25 juillet 2017, devant une entrée de l'esplanade des Mosquées, à Jérusalem. (AHMAD GHARABLI / AFP)

Face à la colère palestinienne et aux pressions internationales, le gouvernement israélien recule. Le bureau du Premier ministre Benyamin Nétanyahou a annoncé, mardi 25 juillet, qu'il avait décidé de cesser d'utiliser des portiques de sécurité aux entrées de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem.

Le cabinet de sécurité israélien dit avoir accepté "la recommandation de tous les organismes de sécurité de remplacer l'inspection au moyen de détecteurs de métaux par une inspection de sécurité basée sur des technologies avancées et sur d'autres moyens". Dans les premières heures de la journée, des ouvriers ont commencé à retirer les portiques.

Il n'était pas possible de savoir, mardi matin, quelle était la nature des "technologies avancées" mentionnées par le communiqué israélien. Mais des caméras ont été installées cette semaine à certaines entrées du site. On ignorait également si ces nouveaux dispositifs seraient acceptés par les Palestiniens.

Des portiques installés après un attentat

Lorsque la nouvelle de cette décision a commencé à se répandre, quelques centaines de Palestiniens se sont rassemblés pour la célébrer près d'une des entrées de l'esplanade des Mosquées. Ce site, troisième lieu saint de l'islam, est aussi le lieu le plus sacré pour les juifs, qui l'appellent Mont du Temple. Un des Palestiniens présents a tiré un feu d'artifice, ce qui a déclenché une intervention de la police israélienne, qui a dispersé le rassemblement avec des grenades assourdissantes.

Les autorités israéliennes avaient installé des détecteurs de métaux aux entrées de l'esplanade à la suite de l'assassinat, le 14 juillet, de deux policiers israéliens par trois arabes israéliens. Les Palestiniens avaient interprété cette mesure comme le signe d'une intention des Israéliens de renforcer leur emprise sur le site. Ils avaient refusé, par mesure de protestation, d'entrer sur l'esplanade et décidé, au lieu de s'y rendre, de prier dans les rues environnantes.

Cinq Palestiniens et trois Israéliens tués

Au cours de manifestations de protestation contre les détecteurs, des affrontements ont éclaté à plusieurs reprises entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes, au cours desquels cinq Palestiniens ont été tués. Trois civils israéliens ont été tués pendant la même période lorsqu'un Palestinien est entré dans une maison d'une implantation israélienne de Cisjordanie et les a frappés à coups de couteau.

La décision d'enlever les détecteurs de métaux est intervenue après des discussions entre Benyamin Nétanyahou et le roi Abdallah II de Jordanie. Le souverain a demandé par téléphone au chef du gouvernement israélien le retrait des détecteurs de métaux. La Jordanie est le gardien officiel des lieux saints musulmans de Jérusalem.

La décision coïncide aussi avec l'arrivée, lundi, en Israël de l'émissaire pour le Proche-Orient du président américain Donald Trump, Jason Greenblatt, avec lequel Benyamin Nétanyahou s'est entretenu dès son arrivée. Dans la journée de lundi, l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Nickolay Mladenov, a déclaré qu'il était "extrêmement important" que la crise soit résolue avant vendredi prochain, jour de la prière pour les musulmans, pour éviter une poursuite de l'escalade.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.