Guerre Israël-Hamas : trois questions sur le nombre d’enfants morts dans la bande de Gaza
Des chiffres "vertigineux". Selon les Nations Unies, plus de 12 000 enfants sont morts depuis l'offensive israélienne sur la bande de Gaza après les attaques du 7 octobre. Plus d'enfants ont ainsi été tués dans la bande de Gaza en quatre mois de guerre avec Israël qu'en quatre ans de conflits à travers le monde, a assuré mardi le patron de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). "Vertigineux. Le nombre d'enfants présumés tués en seulement quatre mois à Gaza est plus élevé que le nombre d'enfants tués en quatre ans dans l'ensemble des conflits à travers le monde", a écrit Philippe Lazzarini sur X, dénonçant une "guerre contre les enfants".
Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé, mercredi 13 mars, un nouveau bilan de 31 272 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas déclenchée après les massacres du mouvement islamiste palestinien du 7-Octobre. Franceinfo répond à trois questions sur le nombre d'enfants morts dans l'enclave palestinienne.
Combien d’enfants sont morts à Gaza ?
Plus de 12 300 enfants sont morts dans l'enclave palestinienne depuis octobre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Ses chiffres sont repris par les Nations unies. Il y a davantage d'enfants qui ont été tués dans la bande de Gaza en quatre mois de guerre avec Israël qu'en quatre ans de conflits à travers le monde, a écrit mardi 12 mars Philippe Lazzarini le patron de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).
Il y a par exemple Hind, une fillette de 6 ans retrouvée morte le 10 février à Gaza dans la voiture de sa famille ou encore Saly, autre fillette de 5 ans, tuée dans le bombardement de sa maison à Khan Younès mi-octobre. Dresser la liste des enfants morts dans l’enclave palestinienne depuis le début l'offensive israélienne prendrait des heures.
Ces chiffres de morts à Gaza sont-ils vérifiables ?
Ces chiffres du ministère de la Santé du Hamas, confirmés par l'Autorité palestinienne, sont ce que l'ONU appelle des "chiffres rapportés" - comprendre rapportés par un tiers. Philippe Lazzarini les compare à des chiffres consolidés qui s'appuient sur des vérifications d'identité, un travail d'enquête, et qui sont mentionnés dans le rapport annuel des Nations unies, à savoir les 12 193 enfants morts dans des conflits à travers le monde depuis 2019. La méthodologie pose question, ce qui, évidemment, n'altère en rien le drame que vivent les enfants de Gaza.
Depuis le 7-Octobre, un enfant de Gaza meurt toutes les quinze minutes. Tout le monde connaît dans l'enclave un enfant ou un adolescent mort sous les balles de l'armée israélienne ou dans des bombardements. "J'ai rencontré des dizaines d'enfants et chacun avait une histoire de la perte d'un proche, d'une petite sœur ou d'un frère, a constaté Jonathan Crickx qui était à Gaza il y a un peu plus d'un mois en tant que responsable de la communication de l'Unicef Palestine. En plus de cela, on a l'apparition de plus en plus de maladies. L'hépatite A ou la diarrhée chronique sont des maladies, quand elles ne sont pas traitées de manière appropriée, dont les enfants peuvent mourir." Quels que soit les chiffres précis le bilan est vertigineux, explique l’ONU.
Quelle est la position d’Israël ?
Le porte-parole de l'armée israélienne, le colonel Olivier Rufo, répond avec deux arguments. Tout d’abord, le Hamas est responsable de l'attaque du 7-Octobre et donc de la réplique israélienne, aussi sanglante soit-elle. Deuxièmement, les chiffres avancés par l'Unrwa et par son patron ne sont pas crédibles puisque l'agence de l'ONU a employé des membres du Hamas soupçonnés d'avoir participé au massacre du 7-Octobre. "Il est aujourd'hui impossible de savoir exactement combien de morts civils, il y a eu parce que les chiffres proviennent du ministère de la Santé de Gaza, qui est totalement le Hamas à 100%, explique colonel Olivier Rufo. Une autre question qu'il serait bon de poser au directeur de l'Unwra qui, semble-t-il, est très occupé avec Israël et moins avec le Hamas."
Derrière ces postures, et ce conflit ouvert entre l'ONU et Israël, les enfants continuent à mourir à Gaza. Ce sont moins les bombes que la faim qui menacent : un mineur sur six souffre de malnutrition sévère dans le nord de l'enclave.
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