Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du mercredi 10 janvier

Les forces britannique et américaine ont dit avoir déjoué "la plus importante attaque" des houthis en mer Rouge, tandis que six personnes sont mortes dans une frappe sur une ambulance dans la bande de Gaza
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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De la fumée s'élève à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, lors de bombardements israéliens, le 10 janvier 2024. (AFP)

Aucun signe de répit dans la bande de Gaza, mercredi 10 janvier. Alors que l'armée israélienne a poursuivi ses bombardements, le Croissant-Rouge palestinien a annoncé la mort de six personnes, dont quatre de ses secouristes, dans une frappe sur une ambulance. Un civil a aussi été tué dans le sud du Liban, par une frappe imputée à Israël. Les houthis ont de nouveau attaqué un navire en mer Rouge, une offensive aussitôt repoussée par les forces britannique et américaine. Et les pourparlers pour aboutir à un cessez-le-feu continuent, notamment entre dirigeants du Proche-Orient. Franceinfo fait le point sur ce qu'il faut retenir de la journée.

Les houthis ont attaqué un navire américain en mer Rouge

Les forces britannique et américaine ont abattu 18 drones et trois missiles tirés par les houthis en mer Rouge, mardi soir, dans ce que le gouvernement britannique a qualifié mercredi de "plus importante attaque" des rebelles yéménites à ce jour. "Pendant la nuit", le navire britannique HMS Diamond et des navires de guerre américains "ont repoussé avec succès la plus importante attaque menée à ce jour dans la mer Rouge par les houthis soutenus par l'Iran", a écrit le ministre de la Défense britannique, Grant Shapps, sur X.

Les rebelles du Yémen ont par ailleurs revendiqué l'attaque, affirmant, dans un communiqué sur X, qu'un "grand nombre" de missiles et de drones avaient pris pour cible un navire américain qui "apportait son soutien" à Israël dans sa guerre contre le Hamas.

Dans la foulée, le Conseil de sécurité de l'ONU a exigé mercredi l'arrêt "immédiat" des attaques des houthis contre des navires en mer Rouge, appelant tous les Etats à respecter l'embargo sur les armes visant les rebelles yéménites. Selon cette résolution, ces attaques "entravent le commerce international et sapent les droits et les libertés de navigation, ainsi que la paix et la sécurité de la région".

Blinken et Abbas ont discuté d'une réforme de l'Autorité palestinienne

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a affirmé mercredi que Mahmoud Abbas était déterminé à réformer l'Autorité palestinienne, dont il est le président, afin de potentiellement réunifier la bande de Gaza, dirigée par le Hamas et déchirée par la guerre, et la Cisjordanie occupée. "Je ne veux pas parler au nom du président Abbas, mais je pense que ce que je retiens de cette réunion, c'est qu'il s'est engagé à le faire et qu'il est tout à fait prêt à aller de l'avant", a-t-il dit en réponse à une question de l'AFP.

Antony Blinken a fait cette déclaration à Manama, capitale de Bahreïn, dans le cadre d'une tournée régionale qui l'avait menée en Israël et Cisjordanie. Plus tôt mercredi, il avait rencontré Mahmoud Abbas à Ramallah, dans le territoire palestinien occupé par Israël. Lors de cette réunion, "nous avons également parlé de l'importance de la réforme de l'Autorité palestinienne, de sa politique et de sa gouvernance, afin qu'elle puisse effectivement assumer la responsabilité de Gaza, et que Gaza et la Cisjordanie puissent être réunifiées sous une direction palestinienne", a-t-il dit.

Antony Blinken a réaffirmé le soutien de Washington à la création d'un Etat palestinien, alors que des ministres d'extrême droite du gouvernement de Benyamin Nétanyahou ont plaidé pour une recolonisation de Gaza, voire le départ des Palestiniens sur place.

Trois dirigeants de la région veulent plus de "pression" pour arrêter la guerre

Le roi Abdallah II de Jordanie, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ont appelé mercredi à "maintenir la pression" pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza et protéger les civils palestiniens. Dans un communiqué à l'issue d'une rencontre à Aqaba (Jordanie), ils ont aussi réaffirmé l'importance "d'assurer l'acheminement de secours et d'aide humanitaire à Gaza de manière permanente et suffisante."

Les trois dirigeants mettent en garde, par ailleurs, contre "les tentatives de réoccuper des parties de Gaza ou d'y établir des zones de sécurité". Israël s'était retiré en 2005 de la bande de Gaza, d'où l'Autorité palestinienne a été chassée en 2007 par le Hamas, vainqueur des élections locales un an plus tôt. Les trois dirigeants ont déclaré qu'ils allaient "s'opposer à tout projet israélien visant à déplacer les Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza".

Ils s'engagent à "continuer à travailler conjointement en coordination avec les pays arabes et les pays influents (...) afin de parvenir à une paix juste et globale basée sur la solution à deux Etats".

Six morts dans une frappe sur une ambulance, selon le Croissant-Rouge

Sur le front militaire à Gaza, l'armée israélienne a poursuivi ses bombardements et fait état d'opérations dans les secteurs de Maghazi et Khan Younès, avec "plus de 150 cibles touchées", et 15 tunnels découverts. Selon un journaliste de l'AFP, ces zones ont subi d'intenses bombardements. Le Croissant-Rouge palestinien a annoncé la mort de six personnes, dont quatre de ses secouristes, dans une frappe sur une ambulance dans le centre de la bande de Gaza, qu'il a attribuée à l'armée israélienne.

Un civil tué dans le sud du Liban

Un civil a été tué mercredi par un tir d'artillerie dans un village frontalier du sud du Liban, ont annoncé le maire de la localité et un média officiel, imputant ce bombardement à Israël. Il "a été tué par un tir d'artillerie israélienne alors qu'il se trouvait dans le jardin de sa maison", a déclaré Hassan Sheyyet, le maire de la municipalité du village de Kfar Kila. La victime était "un civil, sans affiliation à un parti", a-t-il ajouté, sans plus de détails. Sa mort a aussi été confirmée par l'agence de presse officielle libanaise Ani.

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