Gaza : "L'aide humanitaire n'a pas du tout augmenté", affirme la porte-parole de l'Unrwa contredisant l'armée israélienne

"Les restrictions, les obstacles logistiques et sécuritaires et de vérifications face à ces fameux camions qui transportent l'aide alimentaire, les médicaments, les tentes, n'ont pas baissé", affirme Tamara Alrifaï.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un camp dressé autour d'une école de l'UNRWA abritet des Palestiniens déplacés, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 4 mars 2024. (- / AFP)

"L'aide humanitaire n'a pas du tout augmenté" dans la bande de Gaza, contredit mardi 16 avril sur franceinfo Tamara Alrifaï, directrice des relations extérieures et de la communication de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa). La veille, le colonel Olivier Rafowicz, porte-parole des l'armée israélienne, a affirmé sur franceinfo qu'Israël avait accru "de manière extrêmement sensible l'entrée de camions humanitaires depuis plusieurs jours" dans la bande de Gaza. "Près de 500 camions entrent" et "nous avons ouvert un nouveau point de passage humanitaire dans le nord de la bande de Gaza", avait-il rapporté.

"L'aide humanitaire n'a pas du tout augmenté. Les restrictions, les obstacles logistiques et sécuritaires et de vérifications face à ces fameux camions qui transportent l'aide alimentaire, les médicaments, les tentes, n'ont pas baissé", a affirmé Tamara Alrifaï. L'ONU a appelé l'État hébreu à faire davantage pour acheminer l'aide humanitaire auprès de Gazaouis menacés par la famine dans la bande Gaza. "La situation humanitaire à Gaza aujourd'hui est catastrophique. Les Gazaouis manquent de tout, il manque de nourriture, d'eau, de soins de santé, de carburant, d'électricité", a expliqué la porte-parole de l'Unrwa. Une grande majorité de la population gazaouie est entassée dans le sud de la bande de Gaza à Rafah. "Tout le monde attend avec inquiétude l'incursion terrestre israélienne dont on parle depuis quelques semaines", a-t-elle rapporté. 

"Nous continuons de gérer 53 abris où ont trouvé refuge 1,4 million de personnes"

L'Unrwa a été au centre d'une polémique alors que plusieurs de ses employés ont été accusés par Israël d'avoir participé à l'attaque du 7 octobre. Plusieurs grands bailleurs de fonds, dont les États-Unis, ont cessé de financer l'agence onusienne : "Nous manquons énormément de soutien financier", affirme-t-elle malgré le retour de certains pays.

En dépit de ses faibles moyens au regard des besoins à Gaza, l'Unrwa continue tant bien que mal d'apporter son aide aux Gazaouis. "Nous avons très peu à offrir, mais nous continuons de gérer 53 abris où ont trouvé refuge 1,4 million de personnes", précise-t-elle. Tamara Alrifaï demande "un acheminement beaucoup plus élevé de l'aide humanitaire, de la nourriture" et appelle Israël "à baisser les restrictions sur le passage de nos camions". L'agence onusienne a payé un lourd tribut dans le conflit entre le Hamas et Israël. "Depuis le début de cette guerre, l'Unrwa a perdu 178 personnes. Les Nations unies dans leur entièreté ont perdu 200 travailleurs humanitaires. Le prix humain est très élevé", s'est-elle alarmée.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.