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Conflit israélo-palestinien : le bras de fer entre la France et les Etats-Unis à l'ONU

Alors que Washington bloque depuis huit jours l'adoption par le Conseil de sécurité d'une déclaration condamnant les violences au Proche-Orient, Paris a dégainé mardi un projet de résolution.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président français, Emmanuel Macron, au téléphone avec le président des Etats-Unis, Joe Biden, le 10 novembre 2020, à l'Elysée, à Paris. (IAN LANGSDON / AFP)

Il s'agit des premières fortes tensions diplomatiques entre les deux alliés depuis l'arrivée au pouvoir de Joe Biden. La France et les Etats-Unis ont engagé à l'ONU un bras de fer sur le conflit israélo-palestinien. Après huit jours de blocage au Conseil de sécurité de Washington autour de l'adoption d'une déclaration condamnant les violences au Proche-Orient, la France, avec le concours de l'Egypte, la Jordanie et la Tunisie, a dégainé mardi 18 mai un projet de résolution appelant à une "cessation des hostilités" et à "un accès humanitaire" notamment à Gaza... sans proposer de date de vote.

Bluff ? Pression accrue sur les Etats-Unis pour qu'ils durcissent leur position à l'égard d'Israël ? Le président américain a réclamé mercredi une désescalade immédiate. Mais la réponse sèche à la France ne s'est pas fait attendre, avec une menace de veto pure et simple.

"Il faut absolument éviter une offensive terrestre israélienne"

"Nous avons été clairs et cohérents sur le fait que nous nous concentrons sur les efforts diplomatiques intensifs en cours pour mettre fin à la violence et que nous ne soutiendrons pas les actions qui, selon nous, sapent les efforts en faveur d'une désescalade", a dit à l'AFP une porte-parole de la mission américaine à l'ONU.

"La position américaine sera tout à fait déterminante (...) C'est vrai qu'on a constaté des Etats-Unis un peu en retrait de tout cela", a déclaré à Paris le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, lors d'une audition à l'Assemblée nationale. "La prolongation des actions ne sert personne. Il faut absolument éviter une offensive terrestre israélienne qui ouvrirait une phase vraiment incontrôlable", a-t-il ajouté, en soulignant que "la première action à mener, c'est la cessation des hostilités le plus vite possible"

La politique de Washington, premier allié d'Israël, depuis dix jours à l'ONU n'a pas varié malgré son isolement croissant. Les Etats-Unis ont rejeté trois propositions de déclarations présentées par la Chine, la Tunisie (représentant le monde arabe au Conseil) et la Norvège. Ils ont aussi rechigné à l'organisation de réunions du Conseil, quatre depuis le 10 mai, provoquant même le report de l'une d'entre elles qui s'est finalement tenue dimanche et en public.

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