Conflit Israël-Hamas : "La priorité, c'est la levée du siège, la protection des civils et des personnels de santé" à Gaza selon Médecins du monde
Louise Bichet, responsable du pôle Moyen-Orient à Médecins du monde, explique mardi 10 octobre sur franceinfo que son ONG perd plusieurs fois par jour le contact de ses employés qui travaillent dans la bande de Gaza. Ils sont au nombre d'une vingtaine et se "trouvent dans une situation extrêmement délicate". "Ils sont dans des abris de fortune, dans les sous-sols quand ils existent. Aller chercher à manger pour leur famille ou chercher l'eau représente une grosse prise de risque", détaille Louise Bichet.
Et trouver de l'eau potable est d'autant plus difficile qu'Israël a arrêté d'en approvisionner la bande de Gaza après l'offensive du Hamas. Or, l'Etat hébreu assure habituellement 10 % de la consommation annuelle en eau de cette enclave palestinienne. Idem pour la nourriture, Israël ayant décidé d'un siège total de la bande de Gaza. Des représailles contraires au droit international humanitaire, a rappelé mardi 10 octobre le Haut-commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Volker Türk.
Coupures de courant dans les hôpitaux
"La priorité, c'est la levée du siège, la protection des civils et des personnels de santé ainsi que celle des structures médicales", assure Louise Bichet. Sur la mise en place d'un couloir humanitaire réclamé par l'OMS, la responsable de Médecins du monde se montre réservée. "C'est un concept qu'il convient de manier avec précaution.(...) Il faut discuter des modalités.(...) Qui en a le contrôle, qui gère l'accès à la sortie comme à l'entrée, quel est le niveau de sécurité ?"
"Les structures de santé (...) sont déjà largement attaquées. Les hôpitaux sont complètement débordés", rappelle par ailleurs Louis Bichet. Concernant le dernier bilan côté palestinien, l'agence de presse officielle Wafa fait état de 770 tués dans la bande de Gaza et de 4 100 blessés. "Les coupures de courant vont compliquer encore davantage la marche habituelle [des hôpitaux], c'est-à-dire des salles d'urgence. Sans électricité, sans matériel, sans médicament suffisant, ça va être extrêmement compliqué", redoute encore la représentante de Médecins du monde.
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