Cet article date de plus d'un an.

Conflit Israël-Hamas : l'intensification des frappes sur Gaza "ne fait juste qu'amplifier la crise humanitaire", alerte Médecins sans frontières

L'armée israélienne affirme, vendredi soir, avoir augmenté ses frappes à Gaza d'une "manière très significative". La responsable pour MSF des opérations en Palestine plaide pour "un cessez-le-feu".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une frappe israélienne sur la ville de Gaza le 27 octobre 2023. (YOUSEF HASSOUNA / AFP)

"Ce qu'il se passe actuellement ne fait qu'amplifier la crise humanitaire et la situation horrible dans laquelle se trouve la population civile prise au piège dans Gaza depuis trois semaines", a alerté vendredi 27 octobre sur franceinfo Sarah Château, responsable pour Médecins sans frontières (MSF) des opérations en Palestine, alors que l'armée israélienne a annoncé avoir intensifié ses frappes "d'une manière très significative" sur la bande de Gaza, au 21e jour de sa guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas.

"La situation est déjà catastrophique. Les Gazaouis se prennent une avalanche de bombardements sans précédent depuis trois semaines", souligne Sarah Château. La responsable de MSF assure n'avoir "pas perdu le contact" pour le moment avec les équipes sur place car il est possible de "les joindre par téléphone satellitaire". Mais elle précise que l'ONG a "300 collègues palestiniens, gazaouis", avec qui elle n'a "pas forcément le niveau d'information et de contacts". Sara Château confie avoir perdu "le fil de communication avec eux". "On s'inquiète énormément". Elle témoigne que "l'intensification des bombardements" vendredi 27 octobre "est de nature très inquiétante" pour ses collègues "qui essaient de trouver refuge là où ils peuvent".

Alors que le porte-parole de l'armée israélienne a accusé vendredi 27 octobre le Hamas d'utiliser le principal hôpital de Gaza, l'hôpital Al Shifa, comme bouclier humain pour dissimuler ses tunnels et ses centres opérationnels, Sara Château s'indigne. "Il n'est pas question de bouclier humain. C'est juste un hôpital. Et dans un hôpital, on prend des blessés. Et les bombardements ont lieu de façon intensive depuis maintenant trois semaines, avec un nombre de blessés énorme". 

1 000 lits pour 5 000 patients

L'hôpital Al Shifa comporte "environ 1 000 lits", détaille la responsable de MSF, avec "4 000 à 5 000 patients pris en charge en permanence", avec "des blocs opératoires qui ne peuvent plus accueillir le volume de patients" et "des médicaments qui ne sont plus là parce qu'il n'y a pas assez de camions qui rentrent". Cet hôpital est juste "une structure médicale avec des blessés et une population civile qui a besoin de se rendre dans des hôpitaux et qui a besoin d'être prise en charge". "C'est vraiment important de préserver une capacité médicale, de préserver la possibilité à cette population de pouvoir aller chercher des soins vu l'ampleur des bombardements auxquels elle fait face".

Vendredi 27 octobre, Emmanuel Macron a appelé depuis Bruxelles à une "trêve humanitaire" entre Israël et le Hamas pour protéger les civils à Gaza, estimant que la riposte israélienne devait "mieux cibler" les "terroristes". "Il faut y croire", réagit Sarah Château. "C'est le seul espoir qu'on a". MSF "a fait appel au président Emmanuel Macron, à tous les réseaux de négociation et de voie diplomatique qu'on pouvait avoir pour demander cette trêve humanitaire". Mais "idéalement", la responsable pour MSF des opérations en Palestine plaide pour "un cessez-le-feu". "Des trêves humanitaires et des endroits sécurisés sont essentiels pour qu'on puisse apporter des soins minimum et qu'on puisse aider à protéger la population civile dans certains endroits et qu'on puisse les secourir". "Tous les efforts qui seront fait en ce sens, on a envie d'y croire", ajoute Sarah Château.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.