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Conflit Israël-Hamas : "J'ai une espèce d'esprit de vengeance qui me prend aux tripes", raconte un Israélien dans l'avion qui le ramène chez lui

Alors que les vols de rapatriements des Français depuis Israël se poursuivent, certains Israéliens ou Français prennent l'avion dans l'autre sens.
Article rédigé par Marie Bernardeau, Samuel Aslanoff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Boeing 737 de la compagnie israelienne El Al, à l'aéroport de Roissy. Image d'illustration. (ARNAUD BEINAT / MAXPPP)

De nouveaux avions prévus sont ce week-end au départ d'Israël pour rapatrier les Français. Certains font le chemin inverse : beaucoup d'Israéliens, de Franco-israéliens et même de Français ont décollé de Roissy toute cette semaine pour rejoindre l'aéroport de Tel-Aviv. Parce qu'ils doivent travailler parce qu'ils sont réservistes, ou pour aller aider un proche.

L'avion est plein. Les passagers de ce Boeing 787 sont accueillis par le pilote et par l'hôtesse de l'air, qui a un petit mot pour chacun. "Je n'ai jamais vu autant de peine dans les yeux des passagers", dit-elle. Des visages fermés, des yeux tristes comme ceux de Vanessa, au siège 32. Elle vit en Israël depuis trente ans et passait des vacances en France quand l'attaque a eu lieu.

"Je reviens parce que c'est mon pays, mon peuple, il y a ma famille."

Vanessa, dans l'avion pour rentrer en Israël

à franceinfo

Vanessa explique que "c'est très difficile d'être en dehors du pays, de ne pas être là pour pour protéger les enfants. Je ne pourrais pas faire grand chose, je ne suis qu'une femme et je n'ai pas d'arme, mais au moins, psychologiquement, être avec mes enfants."

Ils ont tous un proche mobilisé par l'armée

A l'avant de l'avion, rangée 4, Murielle et Gilles ont quitté leur appartement parisien pour aller aider leur fille enceinte qui se retrouve seule avec sa fille de trois ans. "Difficile de rester à Paris et d'attendre les événements, c'est mon cœur de maman, explique la grand-mère. Je cherche à les rejoindre pour les soutenir. C'est difficile parce que son mari a été mobilisé."

Tous ces passagers racontent un fils, un frère, un ami rappelé dans l'armée pour combattre le Hamas. Jonathan et Baruk, tous deux Israéliens, soutiennent sans illusion la riposte. "Si j'écoute mes émotions, j'ai une espèce d'esprit de vengeance qui me prend aux tripes. Comme avait dit Barack Obama après l'assassinat de Ben Laden 'Justice have been done'. J'espère qu'on pourra dire la même chose dans très peu de temps."

"Justice ? Oui, mais après ?"

Erez, dans l'avion vers Tel-Aviv

à franceinfo

Erez, assis trois rangées plus loin, leur répond. "Vous devez avoir un plan pour la prochaine étape. Mais comment établir un plan quand, en face, il n'y a pas de nation, pas d'Etat qui respecte les droits humains ? Du coup, qu'est-ce qu'on fait ?" L'avion atterrit, il s'ouvre donc sur l'inconnu. En sortant de l'aéroport de Tel-Aviv, les passagers croiseront des soldats qui partent rejoindre leur unité.

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