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Accoucher et naître à Bethléem en 2019 reste une sacrée aventure

Selon la Bible, le Christ est né à Bethléem dans des conditions plutôt rudimentaires. Aujourd'hui, naître ou accoucher à Bethléem est, certes, plus confortable mais cela reste un petit périple dans cette ville palestinienne autonome de Cisjordanie occupée.

Article rédigé par franceinfo - Frédéric Métézeau
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
En 2019, 4 700 bébés auront vu le jour à l'hôpital de la Sainte-Famille, géré à Bethléem par l'Ordre de Malte. (FRÉDÉRIC MÉTÉZEAU / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Nous sommes le 24 décembre et ce soir une grande partie des chrétiens vont célébrer la naissance de Jésus. Selon la Bible, le Christ est né à Bethléem, dans une étable. Fares et Rayan, eux, sont nés en ce mois de décembre 2019, à 5 heures du matin, à l'hôpital de la Sainte-Famille. Cet établissement géré par l'Ordre de Malte a vu naître 4 700 bébés rien que cette année. 

Des personnels soignants devant l'hôpital de la Sainte-Famille, géré à Bethléem par l'Ordre de Malte. (FRÉDÉRIC MÉTÉZEAU / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Quatre semaines d'avance, des cheveux noirs bien fournis, les jumeaux vont bien. Jumana, leur maman, tenait à accoucher à Bethléem. "Je suis très contente que mes enfants soient nés ici, là où Jésus est venu sur Terre, confie-t-elle. C'est important pour moi car je suis chrétienne, explique-t-elle.

Ici les docteurs sont très bien et il y a tout le nécessaire pour les bébés et les mamans.

Jumana, jeune maman

à franceinfo

Effectivement, le taux de mortalité infantile est très bas, à 2 pour 1 000, soit le niveau des hôpitaux les plus performants au monde. "Je suis allée voir à Jérusalem comment ils travaillaient avec les bébés et je peux vous dire qu'ici, c'est bien, vraiment bien, affirme Louna, une infirmière. Des femmes d'Hébron viennent ici, de Jérusalem, de Ramallah... Des mères viennent ici de toute la Palestine."

"Les femmes arrivent tard quelques fois"

Mais il n'est pas toujours évident de venir accoucher ici à cause de l'occupation israélienne, rappelle le directeur de l'hôpial, Denis Sevaistre. "Il y a des checkpoints partout, donc ça a des conséquences pour nous aussi. Les femmes arrivent tard quelque fois", explique-t-il. 

Accoucher à Bethléem, c'est aussi composer avec les traditions culturelles dans ce secteur majoritairement musulman. Ici, seul un tiers des pères accompagnent leur épouse, et surtout, elles repartent très vite. "Quand la femme vient d'accoucher et qu'elle a chez elle 3, 4 voire 7 ou 8 enfants, elle est pressée de rentrer, mais par sécurité, nous on garde l'enfant au minimum 24 heures", explique Sélim Kunkar, pédiatre.

Farès et Rayan sont nés en décembre 2019 à l'hôpital de la Sainte-Famille, à Bethléem. (FRÉDÉRIC MÉTÉZEAU / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Jumana et ses jumeaux devront passer plusieurs nuits à l'hôpital de la Sainte-Famille. Au printemps, Fares et Rayan recevront leurs noms de baptême : Nicolas pour l'un, Issa pour l'autre, ce qui signifie "Jésus" en arabe.

A Bethléem, le reportage de Frédéric Métezeau

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