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Israël menace d'intensifier l'offensive sur Gaza

Israël menace d'intensifier son offensive dans la bande de Gaza. Entrée dans sa troisième semaine, l’opération "plomb durci" a fait plus de 800 morts, au moment où la diplomatie s'activait au Caire en vue d'un cessez-le-feu.
Article rédigé par franceinfo
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Israël, qui a décidé de ne pas tenir compte d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à un cessez-le-feu immédiat, a continué de pilonner la bande de Gaza contrôlée par le mouvement islamiste Hamas. Au cours de l'incident le plus meurtrier de la journée, neuf personnes, dont deux femmes et deux enfants, ont été tuées dans l'explosion d'un obus de char israélien dans le jardin d'une maison à Jebaliya (nord), selon des sources médicales palestiniennes. Tsahal a contesté ces informations, démentant toute attaque dans le secteur samedi.

Dans l'après-midi, l'aviation a largué des milliers de tracts sur Gaza-ville avertissant la population d'une prochaine "intensification des opérations" . Le texte des tracts largués samedi par l'aviation israélienne précise en arabe qu'Israël s'apprête à lancer une ''nouvelle phase dans la guerre contre la terreur'' et envisage une ''escalade'' dans ses interventions. Les tracts exhortent les Gazaouis à ne pas aider le Mouvement de la résistance islamique.

Leur largage semble en partie relever d'une tactique psychologique. Après le coup d'envoi de la phase terrestre de l'opération sur Gaza le 3 janvier, des responsables des services israéliens de défense ont déclaré qu'une troisième phase était en préparation. Cette phase, qui n'aurait pas encore reçu le feu vert du gouvernement, verrait les troupes s'enfoncer un peu plus profondément dans la Bande de Gaza. D'après ces responsables qui ont requis l'anonymat, une quatrième phase serait marquée par une réoccupation totale de la Bande de Gaza et un renversement du Hamas.

Manifestations en Europe

Cette offensive a provoqué une vague d'indignation dans les capitales européennes, où des dizaines de milliers de personnes ont manifesté aux cris de "halte au massacre", "liberté à la Palestine" ou encore "Israël assassin" . La décision de poursuivre la guerre a été prise vendredi par le cabinet de sécurité. Le Premier ministre Ehud Olmert a jugé la résolution de l'ONU appelant à un cessez-le-feu immédiat "inapplicable" en raison de la poursuite des tirs de roquettes.

Pendant ce temps, la diplomatie poursuivait ses efforts pour mettre fin à la guerre, en particulier au Caire où une délégation du Hamas devait faire part aux autorités égyptiennes de ses "remarques" sur une initiative de sortie de crise du président Hosni Moubarak.

L'organisation Human Rights Watch (HRW) a accusé samedi l'armée israélienne d'utiliser des munitions au phosphore blanc dans la bande de Gaza. D'après HRW, Israël semble faire usage de phosphore blanc pour dissimuler des opérations militaires - "usage toléré en principe selon le droit humanitaire international". "Cependant, le phosphore blanc a un important effet incendiaire secondaire qui peut infliger de graves brûlures aux personnes, aux échafaudages, aux champs et à divers objets civils situés dans le voisinage (...) Le préjudice potentiel pour les civils est amplifié par la densité de la population de Gaza, l'une des plus fortes du monde", ajoute HRW.

Caroline Caldier avec agences

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