Iran : un universitaire pro-Ahmadinejad tué dans un attentat ciblé
Le professeur Massoud Mohammadi, qui enseigne la physique nucléaire à l’université de Téhéran, a été tué par l’explosion d’une moto piégée près de son domicile de Téhéran. Ce scientifique de haut rang est présenté par l’agence officielle iranienne comme "engagé et révolutionnaire (…) mort en martyr dans un acte terroriste" attribué à des "puissances arrogantes" : un vocable utilisé par le pouvoir iranien pour désigner les pays occidentaux considérés comme des ennemis de la République islamique.
Les Etats-Unis et Israël
La radio-télévision d’Etat ajoute d’ailleurs que la bombe, commandée à distance, avait été placée "par des agents sionistes et américains", sans étayer ses accusations.
Cette véritable "exécution à la bombe" d’un universitaire proche du pouvoir intervient dans un contexte toujours extrêmement tendu en Iran, sept mois après la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad.
Huit personnes, dont un neveu de l’opposant Mirhossein Moussavi, ont été tuées fin décembre au moment de l’Achoura, temps fort du calendrier religieux chiite.
Et depuis juin dernier, les universités iraniennes ont été le théâtre de manifestations, à la fois des partisans du gouvernement et de ceux de l’opposition. Les étudiants réformateurs formant l’épine dorsale de l’opposition.
Les dignitaires religieux encouragent depuis, les autorités à châtier impitoyablement les dirigeants d’opposition qui, selon eux, fomentent les tensions en Iran. Ils ont été qualifiés de "mohareb", "ennemis de Dieu". Ce qui, en République islamique, implique la peine de mort.
Gilles Halais, avec agences
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