Irak : le procès du lanceur de chaussures ajourné
Mountazer Al-Zaidi, poursuivi pour agression sur un chef d'Etat devant la cour criminelle de Bagdad, risque quinze ans de prison. Le 14 décembre 2008, en pleine conférence de presse de George Bush dans la capitale irakienne, le journaliste avait lancé ses chaussures sur le président américain qui avait évité les projectiles de justesse.
A l'ouverture de son procès, l'homme de 30 ans, devenu depuis son geste une véritable star dans le monde arabe, a plaidé "la liberté d’expression". Pour son avocat, "Mountazer n’a fait qu’exprimer son rejet de la politique américaine en Irak". Le défenseur maintient que des chaussures ne sont pas des armes et espère obtenir la relaxe.
Car la condamnation du journaliste est loin d'être acquise, au vu de la popularité de Mountazer Al-Zaidi en Irak et dans l'ensemble du monde arabe. Alors la cour a joué la montre ce matin et a ajourné le procès. Elle a expliqué avoir besoin de temps pour savoir si la visite de George Bush était officielle ou non. La défense d'Al-Zaidi avait en effet soulevé cette question.
Le geste du journaliste avait symbolisé l'opposition à l'intervention américaine en Irak et provoqué de nombreuses manifestations de solidarité dans le monde arabe. Une statue représentant l'une des chaussures avait même été érigée à Tikrit, la ville natale de Saddam Hussein.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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