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Interdits dans Baba Amr, les humanitaires aident les réfugiés

Croix-Rouge et Croissant-Rouge n'ont toujours pas accès au bastion rebelle de la ville syrienne de Homs, pris par l'armée il y a quatre jours. En attendant, ils portent assistance aux nombreux habitants qui ont fui le quartier ravagé.

Article rédigé par Gaël Cogné - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des réfugiés syriens attendent de recevoir de l'aide humanitaire d'une ONG dans la région de Wadi Khaled à la frontière libano-syrienne, le 26 février 2012. (JOSEPH EID / AFP)

Quatre jours que les sept camions chargés d'aide d'urgence sont à l'arrêt aux portes de Baba Amr. Les bombardements ont cessé sur le quartier rebelle de Homs, en Syrie. Les journalistes officiels du régime sont entrés dans le bastion "désinfecté des groupes armés terroristes", disent-ils. Mais les convois humanitaires, eux, restent bloqués lundi 5 mars.

Après trois semaines d'une offensive sans pitié, ces quatre jours d'une étrange attente semblent interminables. A l'intérieur du quartier, les survivants manquent de nourriture, d'eau, de fuel pour se chauffer. Ils n'ont pas pu recevoir de soins.

De là à affirmer que le régime joue la montre pour cacher ses "crimes", il n'y a qu'un pas. Les militants le franchissent sans hésiter. "Nous sommes sûrs qu'ils veulent prendre leur temps pour enterrer ou brûler les cadavres et effacer les traces de leurs crimes pour que le CICR [Comité international de la Croix-Rouge] ne s'aperçoive de rien", dit ainsi Hadi Abdallah, militant à Homs et membre de la Commission générale de la révolution syrienne. 

Même la colère de la communauté internationale, qui a demandé dès jeudi à Damas "d'autoriser un accès libre, total et immédiat du personnel humanitaire" à la population civile, n'y fait rien. "Les négociations sont toujours en cours", doit se contenter d'expliquer Saleh Dabbakeh, porte-parole du CICR dans la capitale syrienne. En attendant de pouvoir entrer dans le quartier martyr, la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge viennent en aide à ceux qui ont fui, détaille-t-il à FTVi.

FTVi : Allez-vous bientôt pouvoir bientôt entrer dans Baba Amr ? Quelle est la situation sur place ?

Saleh Dabbakeh : Nous, le Comité international de la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge arabe syrien, nous nous concentrons plutôt sur l'aide à la population de Baba Amr qui a été déplacée par les combats qui se sont déroulés dans le quartier. Nous portons assistance à des personnes qui se sont réfugiées dans d'autres quartiers de Homs ou dans d'autres villages autour de la ville.

Vous savez, il y a eu des combats dans le quartier pendant presque un mois. Donc beaucoup de gens ont fui et ils ont besoin d'assistance. A l'heure actuelle, nous essayons de toucher ces zones de refuge. Parallèlement, nous essayons d'entrer dans le quartier.

FTVi : Quel type d'aide apportez-vous ?

S. D. : Par exemple, il y a eu dimanche une distribution dans un village appelé Abel, à environ 3 kilomètres de Baba Amr. Le Croissant rouge syrien et le CICR ont pu apporter à des centaines de personnes une assistance alimentaire, un hébergement, des soins médicaux, etc. Nous fournissons de la nourriture, des médicaments, des kits d'hygiène, des articles non alimentaires, des couvertures, tout ce dont les personnes affectées par la crise ont besoin. 

FTVi : Pourquoi ne vous laisse-t-on pas entrer dans Baba Amr ?

S. D. : Les autorités syriennes disent qu'elles n'ont toujours pas fini leur mission. Mais aujourd'hui, des médias parlent de mines et d'objets piégés dans les rues. Ce ne serait donc pas suffisamment sûr pour nous. C'est ce qu'ils nous disent.

FTVi : Que pensez-vous trouver en pénétrant dans le quartier ?

S. D. : Je ne peux rien vous dire. Nous n'avons toujours pas été à l'intérieur. Nous allons voir. Je ne peux pas parler de ça tant que nous sommes à l'extérieur.

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