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Hosni Moubarak retrouve la cage de son tribunal

Pour la deuxième fois depuis sa chute le 11 février dernier, l’ancien Raïs comparaît devant la justice aujourd’hui au Caire. Hosni Moubarak et ses deux fils encourent la peine de mort s’ils sont jugés coupables d’avoir fait tirer sur les manifestants pendant la révolution. Il est aussi accusé de corruption et d’avoir vendu du gaz égyptien à Israël à des prix largement inférieurs à ceux du marché.
Article rédigé par franceinfo
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Il a retrouvé sa cage de fer. Comme lors de sa première audition début août, Hosni Moubarak est arrivé en civière et le visage fermé au tribunal, aménagé dans l’académie de police en banlieue du Caire. Il est entouré de ses deux fils Gamal et Aala, eux aussi poursuivis pour corruption, détournements de fonds publics et surtout pour leur responsabilité dans la mort de plusieurs dizaines de manifestants lors de la révolution de janvier et février, qui a fait 840 victimes, selon le bilan officiel. Une nouvelle journée de procès qui s'ouvre dans une ambiance de chahut dans le tribunal et de chaos à l'extérieur. Depuis le début de la matinée, partisans et opposants du chef d’Etat déchu s'affrontent à coups d'insultes et de jets de pierre.

Qui a donné l'ordre de tirer sur la foule?

Deux semaines après avoir plaidé non coupable, l’ancien Raïs va pouvoir cette fois s’exprimer directement sur les faits qu’on lui reproche. Le juge devrait notamment le questionner sur ce qu’il savait de la répression des manifestants contre son régime : Est-ce lui qui a donné l’ordre au ministre de l’Intérieur de tirer sur la foule ? Ou est-ce que Habib Adli a décidé d’agir indépendamment ? Le procès de l’ancien ministre de l'Intérieur a repris hier. Les avocats des familles des victimes ont réclamé que soit rendu public l’ensemble des communications échangées pendant la contestation entre l’ancien président et son ministre. Une requête en cours d’examen, selon le juge Ahmed Refaat.

Le nouvel homme fort égyptien appelé à la barre?

Mais la décision la plus attendue concerne la convocation ou non du maréchal Mohamed Hussein Tantaoui : l’actuel chef du Conseil suprême des forces armées qui dirige le pays. Les avocats de la défense estiment que le témoignage de l’ancien ministre de la Défense pourrait décider du sort de Moubarak, 83 ans. L’armée assure que tout officier convoqué se rendra au procès. Mais l’attention des médias pourrait rendre frileux l’actuel chef d’Etat.

Reste également à savoir si l’ancien président peut endurer un procès qui pourrait durer plusieurs mois. Hosni Moubarak est hospitalisé depuis avril dernier pour des problèmes cardiaques. Mais selon ses médecins, son état est désormais stabilisé.

Antoine Krempf, avec agences

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