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Gaza : un cessez-le-feu est-il possible ?

Nicolas Sarkozy entame ce matin un déplacement de deux jours au Proche-Orient pour "chercher les chemins de la paix". Dix jours après le lancement de l'opération aérienne israélienne contre la bande de Gaza, et alors que les chars ont lancé l'assaut à leur tour ce week-end, les espoirs d'une solution diplomatique rapide paraissent irréalistes.
Article rédigé par franceinfo
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Le président français doit se rendre aujourd'hui et demain en Egypte, en Cisjordanie, en Israël, en Syrie et au Liban, pour plaider pour un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza. Une mission qui s’annonce très complexe.

Israël a lancé son offensive terrestre samedi après une semaine de raids aériens. L'opération ''ne sera pas facile'' et prendra du temps, avait alors prédit le ministre israélien de la Défense Ehoud Barak, deux heures après l'entrée de Tsahal dans la Bande de Gaza. Malgré les pressions internationales, le Premier ministre israélien sortant Ehud Olmert a exclu pour sa part tout arrêt des hostilités. " Israël ne peut pas stopper ses activités militaires avant d'avoir atteint les objectifs qu'il s'est fixés", a dit-il déclaré par téléphone au président russe Dmitri Medvedev qui a annoncé l'envoi d'un émissaire dans la région.

Confirmation ce matin sur France Info d'Avi Pazner, l’un des porte-parole de du gouvernement israélien. "Notre opération se poursuit. Je ne peux pas vous donner le nombre d’heures, de jours durant lesquels elle va se poursuivre, mais elle va se poursuivre jusqu’à ce que nous ayons atteint notre but", a-t-il déclaré sur notre antenne. Les conditions d’un cessez-le-feu "ne sont pas réunies ", a-t-il ajouté.

En réaction aux propos de M. Pazner, la représentante de la Palestine auprès de l’Union européenne, Leïla Chahid, parle de "vrai crime de guerre". "Lorsqu’en 24 heures d’offensive terrestre, on fait 70 morts, amenant à 520 morts en dix jours ... c’est un crime de guerre", a-t-elle déclaré ce matin en direct sur France Info, évoquant également la situation humanitaire dramatique dans la bande de Gaza. "Refuser, en plus, un cessez-le-feu, c’est perpétuer le crime de guerre", a-t-elle ajouté.

Depuis le 27 décembre dernier, un demi-millier de Palestiniens ont été tués dans l’offensive israélienne sur la bande de Gaza. Dans le même temps, cinq Israéliens ont perdu la vie dans les tirs de roquettes du Hamas sur l’Etat hébreu. Les Israéliens soutiennent l'offensive terrestre et attendent de Nicolas Sarkozy qu’il comprenne la nécessité de la guerre. A Gaza, c'est différent... la population attend avant tout un cessez-le-feu.

Un cessez-le-feu qui paraît de plus en plus improbable. Alors qu'Israël refuse l'idée d'une trêve, le plus influent chef du Hamas à Gaza, Mahmoud al-Zahar, a promis ce matin lors de sa première intervention télévisée depuis le début de l'offensive israélienne : la "victoire" de son mouvement face à Israël.

Cécile Mimaut, avec agences

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