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L'Iran "regrette" et l'ONU condamne l'attaque de l'ambassade britannique à Téhéran

Des manifestants ont pris d'assaut le bâtiment à deux reprises pour protester contre les sanctions économiques décidées par Londres en raison du programme nucléaire iranien.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des Iraniens s'attaquent à la clôture de l'ambassade britannique à Téhéran (Iran) le 29 novembre 2011. (ATTA KENARE / AFP)

La tension monte d'un cran entre l'Iran et la Grande-Bretagne. Des dizaines de manifestants ont pénétré à deux reprises mardi 29 novembre dans l'ambassade de Grande-Bretagne à Téhéran. Ils protestent contre les sanctions économiques décidées par Londres en raison du programme nucléaire controversé de l'Iran. Téhéran a "exprimé ses regrets pour ce comportement inacceptable".

FTVi fait le point sur ces incidents.

• Que s'est-il passé à l'ambassade de Grande-Bretagne ? 

En début d'après-midi, des manifestants ont escaladé le mur d'enceinte du parc où se trouve l'ambassade et brisé les vitres de la chancellerie avant d'y pénétrer et de jeter des objets par les fenêtres, selon des images retransmises en direct par la télévision d'Etat. Ils ont aussi enlevé le drapeau britannique pour le remplacer par le drapeau iranien, selon un journaliste de l'AFP. 

Par ailleurs, des manifestants ont aussi pénétré au sein de l'enceinte de l'ancienne résidence diplomatique de la Grande-Bretagne au nord de Téhéran, rapporte l'agence officielle Irna. Les "étudiants" y ont "saisi des documents confidentiels et d'espionnage", affirme l'agence officielle, sans donner davantage de précision.

Manifestants pénètrent dans l'ambassade britannique à Téhéran (Francetv info et APTN)

En fin de journée, des individus sont de nouveau rentrés dans le bâtiment, malgré une forte présence policière, selon des images montrées par la télévision iranienne et des témoins sur place. Ces derniers ont indiqué à l'AFP qu'ils avaient brûlé des documents. 

• Comment ont réagi les forces de sécurité ?

Après être restées en retrait, les forces antiémeutes qui protégeaient l'ambassade ont fini par intervenir pour empêcher cette attaque qui s'est produite alors que plusieurs centaines de manifestants, qualifiés d"étudiants" par la télévision, étaient rassemblés devant la mission diplomatique pour réclamer sa fermeture et l'expulsion "immédiate" de l'ambassadeur. 

Le ministère iranien des Affaires étrangères a affirmé avoir "demandé aux autorités de prendre immédiatement les mesures nécessaires" pour mettre fin à l'occupation de l'ambassade et annoncé des suites judiciaires pour les manifestants.

• Pourquoi les relations diplomatiques entre les deux pays sont tendues ? 

De nouvelles sanctions économiques contre l'Iran ont été prises par Londres, de concert avec les Etats-Unis et le Canada, après la publication d'un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique étayant les soupçons des Occidentaux selon lesquels Téhéran aurait travaillé à la fabrication d'une arme nucléaire, malgré ses démentis.

En représailles, le Parlement iranien a voté dimanche 27 novembre une loi réduisant les relations diplomatiques au niveau de chargé d'affaires et prévoyant l'expulsion de l'ambassadeur britannique dans un délai de deux semaines.

• Comment la communauté internationale a réagi à l'attaque ? 

Londres s'est aussitôt dit "scandalisé" par "l'intrusion inacceptable" des manifestants dans son ambassade et a demandé à tous ses ressortissants en Iran "de rester chez eux" et "d'adopter un profil bas".

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné "dans les termes les plus sévères" cette attaque et "rappelé le principe d'inviolabilité des locaux diplomatiques et consulaires". Un peu plus tôt, les Etats-Unis et l'Union européenne avaient fait de même. 

Même Moscou, traditionnel allié de Téhéran, l'a jugée "inacceptable" et "en violation des normes du droit international universellement admis".

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