Egypte : la mobilisation résiste, la répression se renforce
Après avoir promis qu'il ne briguerait pas sa propre succession, après avoir annoncé une hausse de 15% des salaires des fonctionnaires et des retraites à partir du 1er avril, Hosni Moubarak propose maintenant d’amender la Constitution pour une transition pacifique. Mais ces concessions ne suffisent pas à apaiser la colère des manifestants. Hier, ils n’ont jamais été aussi nombreux à descendre dans la rue depuis le début du mouvement le 25 janvier. Au Caire, mais aussi en province, et notamment à Alexandrie (nord), des centaines de milliers de personnes ont défilé pour demander le départ immédiat du président.
Au 16ème jour de la contestation, l’opposition entre le pouvoir et les contestataires reste donc féroce. Encerclés par les chars de l’armée, des milliers de manifestants refusent toujours de quitter la place Tharir, devenue le lieu symbolique de la révolte dans le centre de la capitale. Certains sont là depuis plusieurs jours, dormant à même le sol devant les blindés, manquant d’eau et de nourriture.
_ La répression, elle aussi, n’a jamais été aussi forte. S’il n’y a plus d’affrontements dans le centre-ville du Caire, les interpellations sont nombreuses. Et l’on ignore actuellement ce qu’il est arrivé à ces prisonniers tombés aux mains des très redoutés services de sécurité d'Etat. Ils seraient des dizaines, voire des centaines.
Les heurts entre policiers et manifestants pendant les premiers jours de la contestation, puis entre militants pro et anti Moubarak le 2 février, ont fait près de 300 morts, selon l'ONU et Human Rights Watch, ainsi que des milliers de blessés.
Cécile Mimaut, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.