Egypte : deux morts et près de 300 blessés dans des heurts au Caire
Les affrontements ont opposé l'armée et des manifestants hostiles au pouvoir militaire. Selon des sources au parquet militaire, 170 personnes ont été arrêtées.
Nouvelle journée de violences au Caire, vendredi 4 mai. Au moins deux personnes ont perdu la vie et près de 300 autres ont été blessées. Les affrontements ont opposé manifestants hostiles au pouvoir militaire et soldats des forces anti-émeutes. Selon des sources au parquet militaire, l'armée égyptienne a arrêté 170 personnes. Déjà, mercredi, des affrontements avaient fait 12 morts.
Les violences de vendredi ont eu lieu près du ministère de la Défense, faisant encore monter la tension à l'approche de l'élection présidentielle. Le premier tour est prévu à la fin du mois.
Des responsables de l'hôpital universitaire Al-Zahra ont déclaré avoir reçu les corps de deux personnes tuées dans les affrontements. Elles auraient été tuées par des tirs.
Jets de pierre, gaz lacrymogènes, canon à eau et tirs
Selon le ministère de la Santé, les affrontements ont fait un mort, un militaire. Il s'agit d'un appelé touché par balle à l'estomac. Le ministère a également fait état de 296 blessés, dont 131 ont été conduits à l'hôpital. "Nous avons reçu 130 personnes qui ont été blessées dans les affrontements d'Abbassiya", un quartier du Caire, a déclaré pour sa part Hicham Adel, directeur adjoint de l'hôpital Ain Shams.
Les manifestants ont échangé des jets de pierres avec les forces anti-émeutes de l'armée, qui ont aussi utilisé un canon à eau, des gaz lacrymogènes et chargé la foule à plusieurs reprises. Les affrontements se sont transformés en courses-poursuites avec des véhicules militaires dans de nombreuses rues du quartier d'Abbassiya, où des tirs nourris ont été entendus au milieu de scènes de chaos. Les services de sécurité ont assuré qu'il s'agissait de tirs de semonce pour tenter de disperser la foule. Un couvre-feu devait être instauré dans le quartier.
Une journaliste belge légèrement blessée
Parmi les blessés se trouvait une journaliste stagiaire belge, selon le ministère des Affaires étrangères du pays. Elle travaille pour "le journal égyptien Al-Masri", a déclaré un porte-parole. Elle a été "blessée par une pierre au visage", brièvement arrêtée et conduite dans un hôpital militaire, mais a rapidement été libérée et "sa blessure ne serait pas grave".
Par ailleurs, environ 2 000 manifestants se sont aussi réunis à Alexandrie (nord), deuxième ville du pays et fief islamiste, selon un photographe de l'AFP.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.