Egypte : démission du bureau du parti de Moubarak, toujours au pouvoir
“Les membres du comité exécutif” (du Parti national démocrate, PND) “ont démissionné de leurs postes. Il a été décidé de nommer Hossam Badrawi secrétaire général du parti”, a annoncé la télévision d'Etat égyptienne.
_ Autre désaveu pour Hosni Moubarak, son fils Gamal a été évincé du poste de président du comité politique du PND, au profit également de M. Badrawi, connu pour avoir de bons rapports avec l'opposition égyptienne.
Le Premier ministre britannique David Cameron a appelé à une évolution rapide: “Nous avons besoin de changement, de réformes et de transition pour parvenir à davantage de stabilité” en Egypte, a-t-il dit.
Son homologue irakien Nouri al-Maliki a également jugé le changement “nécessaire.”
Appelé la veille par Washington à s'effacer le plus rapidement possible, M. Moubarak n'a néanmoins montré dans la journée aucun signe d'une volonté de démissionner.
Il a ainsi réuni le Premier ministre Ahmad Chafic, qui avait exclu la veille une transition entre M. Moubarak et le vice-président Omar Souleimane, le ministre du Pétrole Sameh Fahmy, le chef de la Banque centrale Farouk Oqda et le ministre des Finances Samir Radwane.
C'est la première fois qu'il le faisait depuis le limogeage le 29 janvier du précédent cabinet sous la pression de la rue.
_ Pour le chef du mouvement d'opposition Kefaya, Georges Ishaq, cette réunion “est une preuve qu'il” (M. Moubarak) “s'accroche à sa position et veut montrer au peuple qu'il est toujours là”.
Dans la rue, la mobilisation ne faiblit pas. Sur la place Tahrir, emblème de la contestation dans le centre du Caire, des milliers de manifestants ont scandé cet après-midi “va-t'en, va-t'en” à l'adresse de M. Moubarak, 82 ans, qui gouverne l'Egypte d'une main de fer depuis 29 ans.
Parallèlement, un terminal gazier, approvisionnant la Jordanie, et Israël sur une section, a été la cible d'une attaque à l'explosif dans le Sinaï égyptien, mais il n'était pas clair dans l'immédiat si ce sabotage était lié à la révolte populaire.
_ Une église de Rafah, dans le Sinaï égyptien, était en flammes cet après-midi, selon des témoins, mais l'origine du sinistre restait floue.
Mikaël Roparz, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.