Dix rebelles ont été tués et 26 blessés mercredi dans une attaque sur Misrata contre les forces de Mouammar Kadhafi
Les forces gouvernementales ont utilisé des roquettes Grad ainsi que des chars et de l'artillerie lourde mais ils ont été repoussés par les rebelles, a relaté un membre du comité des médias crée par les rebelles.
Aucun avion de l'Otan n'est intervenu mercredi autour de la ville pour empêcher la progression des forces de Kadhafi, a-t-il ajouté.
Lors d'une réunion à Bruxelles, les ministres de la Défense de l'Otan se sont dits pourtant déterminés à poursuivre leur intervention "aussi longtemps que nécessaire" et avec "les moyens nécessaires".
"Nous continuons à faire pression sur le régime en limitant la capacité de Kadhafi à donner des ordres à travers ses centres de commandement", a expliqué un porte-parole de l'OTAN, assurant que les milliers de raids de l'Alliance atlantique avaient "considérablement affaibli" le régime.
Le président des Etats-Unis, Barack Obama s'est montré encore plus clair: "Kadhafi doit quitter le pouvoir et le rendre aux Libyens, et la pression ne fera que s'intensifier jusqu'à ce qu'il le fasse".
Mais le colonel Kadhafi affiche lui aussi une extrême même fermeté. "Malgré les bombardements, nous ne nous soumettrons jamais", a-t-il affirmé, dans un message audio diffusé par la télévision libyenne. "Je suis à proximité des bombardements mais je résiste toujours", a-t-il assuré, appelant "le peuple à résister".
Les bombardements de l'OTAN
Les raids aériens sur Tripoli se sont succédé mardi, jour de l'anniversaire du dirigeant libyen, né il y a 69 ans le 7 juin 1942.
Selon le porte-parole du régime, Moussa Ibrahim, "l'OTAN a mené une attaque haineuse sur Tripoli qu'il a frappé avec plus de 60 bombes". Ces raids qui ont fait 31 morts et "des dizaines de blessés" ont visé la résidence du colonel Kadhafi dans le centre de Tripoli, la banlieue de Tajoura (est), ainsi que la route de l'aéroport au sud de la capitale, a-t-il précisé.
Régulièrement visé par les bombardements occidentaux, le vaste complexe résidentiel du dirigeant libyen est largement détruit. Il ne reste plus que des gravats et des ruines fumantes, selon un journaliste de l'AFP.
Les pressions diplomatiques se multiplient
Le régime libyen a enregistré une nouvelle défection mardi: Al Amin Manfur, ministre du Travail, en déplacement à Genève, a annoncé son soutien à la rébellion et proposé ses services au Conseil national de transition (CNT), la direction politique de la rébellion.
Dans le même temps, les rebelles ont reçu pour la première fois à Benghazi, leur "capitale" dans l'Est du pays, la visite d'un émissaire de Moscou venu "faciliter le dialogue entre les deux camps". L'envoyé spécial du Kremlin, Mikhaïl Marguelov, a rappelé la nouvelle position de la Russie, longtemps proche de Tripoli: "Nous croyons que Kadhafi a perdu sa légitimité dès la première balle qui a tué un innocent".
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a cependant précisé que son pays ne cherchait pas à "endosser le rôle principal" de médiateur dans le conflit en Libye, en estimant que ce rôle revenait à l'Union africaine (UA). L'UA est en effet engagée depuis des semaines dans des efforts de médiation bien accueillis par M. Kadhafi mais systématiquement rejetés par la rébellion, qui refuse toute discussion avant le départ du dictateur.
La Chine, qui a d'importants intérêts économiques en Libye, a également fait son entrée sur la scène diplomatique libyenne. Le chef de la diplomatie libyenne, Abdelati Al Obeïdi, s'est rendu mardi en Chine pour évoquer une solution politique alors que des diplomates chinois sont arrivés à Benghazi pour y rencontrer des membres du CNT.
Les conséquences des combats
Quelque 6850 réfugiés fuyant les violences en Libye ont franchi la frontière tunisienne entre lundi et mardi matin, selon les autorités tunisiennes. Depuis le début le 15 février de l'insurrection, entre "10.000 et 15.000" personnes sont mortes et 890.000 ont pris la fuite, selon l'ONU.
Sur le plan judiciaire, la fille de M. Kadhafi, Aïcha Kadhafi, a porté plainte mardi contre l'OTAN à Bruxelles et à Paris pour "crimes de guerre", après un raid qui avait tué le 30 avril le plus jeune fils et trois petits-enfants du dirigeant libyen.
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