Des combats ont éclaté jeudi soir dans la ville assiégée de Misrata entre rebelles et soldats fidèles à Kadhafi
"Ils semble déterminés à s'emparer du port, les combats sont toujours en cours", estime un porte-parole de la rébellion, joint par téléphone pa Reuters. Les forces régulières ont reçu des renforts.
Un peu plus tôt, un militant politique, avait indiqué que des affrontements s'étaient produits par intermittence tout au long de la journée.
"Les rebelles ont combattu les snipers aujourd'hui et la bataille a été rude. Ils ont réussi à les éloigner de certains endroits de la rue de Tripoli", a dit Djaber, joint par téléphone. "C'est un développement majeur", a-t-il ajouté.
Les forces régulières libyennnes ont par ailleurs bombardé le quartier portuaire, seul point d'accès des rebelles avec l'extérieur. Mais un navire chargé d'aide humanitaire du Programme alimentaire mondial (Pam) a pu rallier le port, a annoncé l'agence onusienne.
Le "Marianne Danica", qui a accosté dans l'après-midi, transporte plus de 600 tonnes de vivres, de quoi subvenir aux besoins de 40.000 personnes pendant un mois. Il apporte également des fournitures médicales pour le compte de l'Unicef et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
L'Otan a promis d'agir
L'Otan "va tout faire pour protéger les civils de Misrata", assiégée depuis plus de 40 jours par les pro-Kadhafi, a déclaré à l'AFP la porte-parole adjointe de l'Otan, Carmen Romero.
Le chef militaire des rebelles, le général Abdel Fattah Younés, a indiqué mardi soir que "L'eau y est coupée, il n'y a plus d'électricité ou de produits alimentaires, il n'y pas plus de lait pour enfants depuis 40 jours, alors que les forces de Kadhafi bombardent tous les jours maisons, mosquées et hôpitaux à l'artillerie lourde".
Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé avait lui-même estimé mercredi matin que la situation ne pouvait "pas durer". Il a déclaré qu'il allait en saisir le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen.
Carmen Romero a indiqué que les bombardements de la coalition se poursuivaient au même rythme. Elle a rappelé que 851 sorties aériennes ont été effectuées depuis le 31 mars dont 334 pour préparer ou effectuer des frappes. "Nous avons procédé lundi à des bombardements autour de la ville ciblant des équipements de l'armée de Kadhafi", a-t-elle souligné. "Misrata est bien notre priorité numéro un", a-t-elle ajouté.
Manque de moyens de l'Otan?
Dans la pratique, seule une minorité des 28 pays de l'Otan effectuent des frappes ou se disent prêts à en effectuer. Selon un diplomate allié, sept pays de l'Otan et un pays arabe partenaire ont mis 61 appareils en mesure de bombarder à la disposition du commandement de l'opération Protecteur unifié à Naples : France, 18, Royaume-Uni 10, Canada sept, Belgique, Emirats arabes unis et Norvège six chacun, Danemark et Italie quatre chacun.
Il faut y ajouter 11 avions américains, pour des cas d'urgence nécessitant le feu vert de Washington.
Les frappes de l'Otan sont également devenues très délicates du fait que les troupes khadafistes dispersent leurs armes lourdes dans des zones peuplées.
Tripoli utilise des boucliers humains
Mercredi, le contre-amiral britannique Russ Harding, commandant adjoint de l'opération, a répété que le régime libyen se servait de "boucliers humains" pour protéger l'avance de ses troupes.
"En conséquence, les forces gouvernementales avancent en direction d'Ajdabiya", une ville de l'est tenue par les rebelles, "et deviennent une menace directe pour cette ville et au-delà, pour Benghazi", a ajouté l'officier.
"L'Otan, a-t-il dit, a poursuivi ses frappes directes sur les forces qui avancent" dans cette zone et procédé à des "frappes chirurgicales pour couper la principale voie d'approvisionnement" des troupes kadhafistes entre Ajdabiya et Misrata.
L'officier britannique s'est félicité que lors de ces opérations, "les forces de l'Otan ont été particulièrement attentives à éviter des victimes civiles".
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