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Des centaines de journalistes se sont rassemblés vendredi à Rabat et Casablanca devant les 2 chaînes publiques du Maroc

Ces rassemblements interviennent après le discours du roi Mohammed VI du 9 mars, annonçant d'importantes réformes constitutionnelles.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Manifestation de journalistes à Rabat devant le bâtiment d'une des télés publiques (AFP/ABDELHAK SENNA)

Ces rassemblements interviennent après le discours du roi Mohammed VI du 9 mars, annonçant d'importantes réformes constitutionnelles.

"Nous voulons plus de diversité", "Cessez la marginalisation des compétences", "Le peuple veut une chaîne nationale", scandaient les journalistes devant les sièges des deux télévisions publiques, 2M à Casablanca et la Radio télévision marocaine (RTM) à Rabat.

La première et la deuxième chaînes marocaines font partie de la Société nationale de radiodiffusuion et de télévision (SNRT), un pôle public dirigé par Faiçal Laraichi, considéré comme un proche du roi Mohammed VI.

Les journalistes veulent davantage d'indépendance
"Il ne peut y avoir de changements politiques sans réforme des médias publics. Nous demandons plus d'indépendance vis-à-vis de l'Etat", a déclaré à l'AFP Rabiâa Malak, journaliste à la RTM.

"On demande une révision urgente de la ligne éditoriale et le départ immédiat des responsable de l'échec du projet médiatique public au Maroc", a ajouté Mme Malak.

Mardi, une centaine de personnes, pour la plupart des journalistes de l'agence marocaine MAP, s'étaient également rassemblées à Rabat pour revendiquer "l'indépendance éditoriale" et l'amélioration de leurs conditions de travail, une première depuis la création de cette agence.

L'agence MAP critiquée pour sa proximité vis-à-vis du pouvoir
Fondée en 1959, l'agence marocaine MAP (Maghreb Arabe Press) est souvent critiquée pour sa proximité vis-vis du pouvoir officiel, aussi bien par la presse marocaine que par des ONG.

"Il y a un cumul de plusieurs années de médiocrité à cause notamment du manque de professionnalisme", a déclaré à l'AFP Abdessamad Bencherif, journaliste à la deuxième chaîne publique à Casablanca.

"Les programmes de notre chaîne ne reflètent pas la diversité politique, soiologique et culturelle du Maroc. Il n'y a aucun mécanisme de sanction et de contrôle de la direction", a-t-il ajouté.

"Il est normal que les journalistes s'inquiètent. Tout le monde sait que la directrice de l'information de 2M, Samira Sital, et le directeur de la MAP, Ali Bouzerda, sont des proches de Fouad Ali El Himma", conclut M. Darif.

Ce dernier est l'un des fondateurs du Parti authenticité et modernité (PAM) et il est décrit notamment par la presse marocaine comme un "proche" du monarque.

"Les médias publics au service du pouvoir officiel", selon le SNPM
Selon le secrétaire général du Syndicat de la presse marocaine (SNPM), Younès Moujahid, "le contribuable finance ces médias publics mais ces derniers sont au service du pouvoir officiel".

Des milliers de Marocains ont manifesté dimanche, dans plusieurs villes, pour réclamer davantage de démocratie et moins de corruption, quelques jours après l'annonce par Mohammed VI de profondes réformes politiques.

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