Clotilde Reiss, six semaines de bras-de-fer entre Paris et Téhéran
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Mercredi 1er juillet :
En pleine vague de manifestations populaires contestant la réélection du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, Clotilde Reiss est arrêtée à l'aéroport de Téhéran alors qu'elle s'apprête à rentrer en France. La jeune femme, universitaire de 23 ans, était depuis 5 mois lectrice de français à l'université d'Ispahan.
Le pouvoir iranien lui reproche d'avoir participé à certaines manifestations, d'avoir pris et envoyé des photos, ainsi que des mails... et l'accuse d'espionnage.-
Lundi 6 juillet :
_ Le Quai d'Orsay convoque l'ambassadeur d'Iran en France. "Clotilde Reiss est innocente et doit être libérée", affirme le ministre des Affaires Etrangères, Bernard Kouchner. -
Mardi 7 juillet :
_ Nicolas Sarkozy, à son tour, "exige la libération" de la jeune femme. "Ces accusations, affirme le chef de l'Etat, sont hautement fantaisistes, n'ont pas lieu d'être. Qu'on kidnappe et qu'on retienne les ressortissants français au prétexte
d'espionnage, ça, personne ne peut l'accepter" -
Mercredi 8 juillet :
_ Sur France Info, Bernard Kouchner reconnaît que l'interpellation de Clotilde Reiss est "sans aucun doute" liée aux tensions entre le régime de Téhéran et les capitales occidentales. -
Mercredi 22 juillet :
_ Plusieurs dizaines d'universitaires spécialistes de l'Iran et du monde persan lancent un appel à la libération de Clotilde Reiss, dans le quotidien Le Figaro. Ils y soulignent que leur jeune collègue "a consacré l'entièreté de son parcours académique à
l'étude de la langue persane et de la culture iranienne". -
Jeudi 23 juillet :
_ L'Union Européenne, par la voix de l'ambassadeur de Suède en Iran, demande "la libération immédiate" de la jeune femme. - Samedi 8 août :
Début à Téhéran du procès de plusieurs dizaines de personnes pour leur participation présumée au mouvement de contestation. Parmi elles, Clotilde Reiss et une employée franco-iranienne de l'ambassade de France, Nazak Afshar.
La jeune Française reconnaît avoir participé à certaines manifestations, avoir remis un "rapport" sur le sujet à l'ambassade de France, et "s'excuse pour [ses] erreurs".
A Paris, le ministère des Affaires Etrangères réitère sa demande de libération immédiate de Clotilde Reiss, "les accusations portées contre elle étant
dénuées de tout fondement".-
Mardi 11 août :
L'Iran affirme avoir proposé aux autorités françaises que Clotilde Reiss bénéficie d'une mesure de liberté conditionnelle, si elle réside à l'ambassade de France à Téhéran jusqu'à la fin de son procès.
Le même jour, Nazak Afshar est remise en liberté. - Mercredi 12 août :
_ Fin du procès de Clotilde Reiss. Téhéran annonce que la France a accepté le principe d'une libération sous caution. Paris dit "faire le nécessaire" pour la libération de la jeune femme.
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