Charles Blé Goudé est "en lieu sûr", selon un conseiller en France de Laurent Gbagbo, ex-président ivoirien
Toussaint Alain a finalement indiqué samedi que l'ex-leader des Jeunes Patriotes pro-Gbagbo n'avait pas été interpellé par les forces d'Alassane Ouattara, comme annoncé vendredi à Paris.
Le gouvernement ivoirien, qui avait confirmé des informations de médias français évoquant cette arrestation, s'était ensuite rétracté.
La confusion régnait samedi matin autour du sort de ce personnage clé du régime du président ivoirien déchu Laurent Gbagbo.
Pour la porte-parole du président Ouattara, Anne Ouloto, "un certain nombre de rumeurs circulent, mais il n'y a aucune confirmation officielle et il appartiendra aux Forces républicaines de confirmer son éventuelle arrestation". "Charles Blé Goudé est en tout cas activement recherché. C'est l'un des principaux piliers du régime de Laurent Gbagbo, notamment dans la gestion des milices : il a transformé les jeunes patriotes en milices, distribué des armes aux gens", a-t-elle ajouté.
Sollicitée par l'AFP, la mission des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) a dit ne pas disposer d'information sur le sort de M.Blé Goudé.
Laurent Gbagbo a été arrêté lundi dans sa résidence à Abidjan, après quatre mois de crise née de la contestation des résultats de l'élection présidentielle remportée par Alassane Ouattara, désormais au pouvoir, et dix jours de guerre à Abidjan. Arrêté avec lui, l'ex-ministre de l'Intérieur Désiré Tagro est décédé mardi dans des circonstances encore troubles.
Nommé ministre de la Jeunesse, Charles Blé Goudé avait été l'un des piliers du régime Gbagbo au cours de cette crise, multipliant les meetings à travers Abidjan. Orateur hors pair, ancien leader étudiant mais aussi homme d'affaires avisé, il n'avait eu de cesse de pourfendre les "rebelles" d'Alassane Ouattara, l'ex-puissance coloniale française et l'ONU, se posant en défenseur de la "souveraineté" ivoirienne.
Surnommé "le général de la rue" pour sa capacité à mobiliser les jeunes, il avait déjà été le fer de lance de manifestations, parfois violemment antifrançaises, aux heures chaudes de la crise de 2002-2004 née du putsch raté de septembre 2002 contre M. Gbagbo.
Né en 1972 à Guibéroua (centre-ouest), dans la région de M.Gbagbo, cet ancien secrétaire général de la puissante et sulfureuse Fédération estudiantine de Côte d'Ivoire (Fesci), est visé par des sanctions de l'ONU depuis 2006.
Arrestation de Bruno Dogbo Blé
Le général Bruno Dogbo Blé, pilier de l'appareil sécuritaire de l'ex-président ivoirien, a été arrêté vendredi. Il a été conduit au Golf hôtel, quartier général du président Ouattara, selon les images de la Télévision Côte d'Ivoire le montrant menotté et en pyjama.
Le général ne faisait pas partie des principaux chefs de l'armée et des forces de sécurité qui ont fait allégeance ces derniers jours au président Ouattara, après l'arrestation lundi de M. Gbagbo.
M. Dogbo Blé et la Garde républicaine étaient régulièrement accusés par le camp Ouattara d'être responsables d'exactions contre les civils durant la crise qui a suivi le scrutin présidentiel de novembre 2010.
Mais le général nie être responsable de ces exactions, selon la TCI.
La chaîne a aussi évoqué de nouveaux ralliements, dont celui du président du Conseil économique et social, Laurent Dona-Fologo, vétéran de la politique ivoirienne et proche de Laurent Gbagbo.
Appel à la reprise du travail
Autre annonce diffusée vendredi soir sur la Télévision Côte d'Ivoire (TCI) du président Alassane Ouattara, celle du ministère de la Fonction publique.
"Les fonctionnaires devront impérativement reprendre le travail dans l'administration publique dès lundi 18 avril à 7h30" (heure locale), a annoncé la chaîne, citant un communiqué du ministère.
Le fonctionnement de l'administration est perturbé depuis le début de la crise qui a suivi le scrutin présidentiel de novembre 2010, voire presque entièrement bloqué par les combats qui ont fait rage à Abidjan pendant une dizaine de jours jusqu'à l'arrestation lundi du président sortant Laurent Gbagbo.
Les fonctionnaires n'avaient pas perçu leur salaire au mois de mars en raison de la crise.
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